samedi 13 mars 2010

André Masson dans Acéphale


André Masson dans Acéphale

« […] Avec la mort de Dieu, écrit Pierre Klossowski, l'homme perd son identité éternelle : « Le moi meurt avec Dieu ». Cette incroyable circoncision de la conscience n'est pas seulement négative. En n'ayant plus d'autre réfèrent qu'elle-même, la conscience se voit du même coup et délivrée du moi et délivrée de Dieu. La conscience sans identité est comme un corps sans tête. Avec le meurtre du « père », elle se décapite de son nom. Chez Bataille, l'acéphalité remonte à la fin de L'Histoire de l'Œil, où, dans « Réminiscences », éclate une aversion sans bornes pour son père aveugle. N'est-ce pas la haine de ses origines qui le pousse à se tourner vers la mort ? « La mort, écrit-il dans Acé­phale, est l'élément émotionnel qui donne une valeur obsédante à l'existence humaine ». Après tout la tête n'est jamais qu'une des extrémités du corps. Le centre est ailleurs. Chez Bataille, la vision du corps acéphale évoque le corps de l'initié re-centré sur la mort. D'où cette tête de mort dessinée par André Masson à la place du sexe. Là où est le sexe, mortis et vitae locus, la mort est aussi abstraite que la naissance. Bataille va plus loin en disant que l'acéphale « réunit dans une même éruption la Naissance et la Mort ». On retrouve ici la dialectique du Grand Jeu, celle de l'identité des contraires. André Masson lui aussi s'est identifié au corps acéphale.
Tossa, en 1936, un petit village de pêcheurs, une petite maison froide. C'est là dans un état d'ébullition qu'il a réalisé ses dessins à partir de quelques indications de Bataille : l'arme de fer ou du sacrifice, la grenade ou le cœur enflammé, le dédale du ventre. Pour le reste, Masson s'est fié à l'automatisme de sa main, à ses propres thèmes, à ses phantasmes. Que de symboles chauffés à blanc dans chacun de ses dessins. Mieux vaut obscurément les percevoir dans notre subconscience que de prétendre leur donner tel ou tel sens. Pour ne prendre qu'un exemple, le volcan qui jaillit du cou du supplicié n'appelle pas une lecture univoque. Son pouvoir d'évocation nous trouble par son indétermination. Du coup, c'est notre conscience elle-même qui s'entrouvre l'éclair d'un instant à l'indétermination de son propre néant. Un volcan à la place de la tête qui serait une exaltation du néant, c'est dire que l'intensité acéphale est un état de grâce...
Enfin, Acéphale c'est avant tout la revue de Bataille. C'est lui qui en donne le ton, le sens subversif, l'orientation. Sa réédition fac-similée nous restitue la sensibilité de sa typographie, celle de son format, les bouleversants dessins d'André Masson sans lesquels le mythe du corps acéphale perdrait beaucoup de sa puissance d'évocation, les textes des amis de Georges Bataille, les siens prenant dans leur mise en page originale un sens plus explosif que dans la réédition de ses Premiers Ecrits où ils sont perdus dans le labyrinthe d'autres articles. Ainsi nous est rendu le signe obsédant de l'homme sans tête. Ce « signe de vide » est nôtre. Plus nous l'interrogeons, mieux nous prenons conscience du pire. L'acéphale nous regarde : il n'y a personne en nous. Georges Bataille merci, la religion de la mort est vivante. »

Michel Camus, en introduction à la réédition en fac-similée chez Jean-Michel Place en 1995, volumes 1 à 5, juin 1936 – juin 1939.

vendredi 12 mars 2010

Jean-Marc Musial

Jean-Marc Musial, “Trait pour trait, dialogues avec Jacques Dupin”
14 mars-11 avril 2010
Galerie EGP, Paris 18e.

« Jean-Marc Musial présente à la Galerie E.G.P des dessins à la plume et à l'encre de chine à main levée, issus d'un dialogue avec la poésie de Jacques Dupin. Son support fétiche est la feuille Ingres, devenue espace mental, image, manière noire. Sa pratique du dessin est uniquement constituée d'encre noire, de becs de plume et de feuilles ; ligne d'exigence et de radicalité, moyen d'expression simple et direct.
La première rencontre de Jacques Dupin, en dehors de son œuvre poétique, fut à l'occasion d'une lecture que le poète donnât de La Folie du jour de Maurice Blanchot en septembre 2007 au Petit Palais à Paris. Musial a alors imaginé de retranscrire avec sa plume l'émotion si particulière alors ressentie, en réalisant un dessin : Dos de Blanchot. En concentrant son trait sur l'écriture de Jacques Dupin, il s'est posé la question de l'art sous l'angle double de la poésie et du dessin. Ses premières expériences furent Le corps clairvoyant qui est un recueil rassemblant plusieurs corps de poèmes (1963-1982).
« La feuille déchirée pour lumière
sur le sol consolidé
nous marchons » - Ou meurtres. J. Dupin
Il a ainsi modelé le trait en donnant un corps à la lettre mais aussi en la faisant totalement disparaître: il a posé par moment le poème à côté de sa feuille et l'a retranscrit de manière abstraite et secrète tout en gardant un attachement à la figure, au visage, ce qui n'empêche pas la non représentation. Musial comme Dupin restant de toute façon tentés par l'irreprésentable […]
« Ce que je vois et que tu tais m'épouvante.
Ce dont je parle, et que j'ignore, me délivre.
Ne me délivre pas.
Toutes mes nuits suffiront-elles à décomposer cet éclair ?
O visage aperçu, inexorable et martelé par l'air aveugle et blanc ! » - Lichens. J Dupin
(“That which I see, and do not speak of, frightens men. What I speak of, and do not know, delivers me. Does not deliver me. Will all my nights be enough to decompose this bursting light ? O inexorable seen face, hammered by the blind white air !” Lichens J. Dupin. Traduction Paul Auster)
Lire un poème, se le réciter intérieurement, ou regarder un dessin en s'abandonnant aux lignes de force ce n'est pas le même processus: lecteur ou regardeur ? Il a alors confronté son travail au poète, ce qui fut là l'objet de leur première vraie rencontre […] Tentant « une expérience de la totalité, fondée dans le futur et expiée dans le présent », Musial cherche là où cela n'existe pas encore et crée dans l'immédiateté face à la feuille, au vertige d'un blanc […] »
http://www.paris-art.com/agenda-culturel-paris/Trait%20pour%20trait,%20dialogues%20avec%20Jacques%20Dupin/Jean-Marc%20Musial/10275.html

Jean-Marc Musial, Anatomie.

«Quand on écrit sur Auschwitz, il faut savoir que, du moins dans un certain sens, Auschwitz a mis la littérature en suspens. À propos d’Auschwitz, on ne peut écrire qu’un roman noir ou, sauf votre respect, un roman-feuilleton dont l’action commence à Auschwitz et dure jusqu’à nos jours. Je veux dire par là qu’il ne s’est rien passé depuis Auschwitz qui ait annulé Auschwitz, qui ait réfuté Auschwitz. Dans mes écrits, l’Holocauste n’a jamais pu apparaître au passé.»
Imre Kertész, Eurêka !, Discours de réception du prix Nobel, 2002, L'Holocauste comme culture, Actes Sud, 2009.
http://www.paperblog.fr/2143556/au-dela-de-l-effondrement-7-l-holocauste-comme-culture-d-imre-kertesz/

jeudi 11 mars 2010

Drawing Out 2010

Conference & Festival of Drawing in Melbourne
7th – 9th April 2010
RMIT Storey Hall, (The Royal Melbourne Institute of Technology), Melbourne, Austrailia

Composite image: Drawing: Leon van Schaik, Ideogram describing the 3 year plan for Customising Space, RMIT Design Research Institute. Photograph: Malte Wagenfeld, Visualising Air, Craft Victoria Occupation, September 2008. Photographer Jacob Walker. Image courtesy RMIT Design Research Institute.

DRAWING OUT is a creative collaboration between RMIT University and the University of the Arts London.

DRAWING OUT is a trans-disciplinary conference. It explores drawing across the boundaries of disciplines. It addresses drawing as a way of thinking and communicating in the twenty-first century. Whoever we are, drawing is part of our everyday and professional lives.
The conference investigates the role of drawing in its widest possibilities, such as physical and virtual drawing; Aboriginal and Torres Strait Islander cultural practices; digital schemas; fashion templates; architectural and engineering designs; creative writing; media and communications concepts; cartography and scientific schematics; architectural and mathematical modelling; business and financial mapping; legal, educational and political visualisations.

DRAWING OUT engages professional organisations who use drawing in their fundamental practices, including the fields of: Animation and Interactive Media; Architecture; Art; Built Environment; Cartography; Commerce; Communications; Design; Engineering; Fashion; Film; Information Technology; Legal systems; Photography; Sciences; Social Sciences and Textiles.

Key issues addressed in the program will include, but are not limited to:
1 – Drawing in / Drawing is a way of thinking
Drawing as second nature: how do we think openly through drawing?Drawing as a speculative activity.
2 – Drawing out / Drawing is a way of mapping
After drawing: how is drawing an impetus to other practices? What opportunities exist for new technologies as a way of mapping our world?
3 – Drawing across / Drawing is a way of communicating
Drawing as a part of general literacy and its relationship to numeracy, writing and measurement. Drawing as a means of transferring information.

DRAWING OUT will deal with the theories and the practices of drawing through a series of papers, panels and exhibitions that will activate and transform RMIT spaces across the city of Melbourne. It will engage all who are involved in the creation, adoption and adaptation of drawing in its myriad forms and it will enchant those who are intrigued by the art of creation as expressed through drawing. Through workshops it will engage professional organisations that use drawing in their fundamental practices. DRAWING OUT will provide a platform for industry to understand the value of drawing within a range of practices and the value of creative knowledge for our cultural and economic futures.

Further information about this event can be found on the website: http://www.drawingout.com.au/

Conférence de Rémi Labrusse

"Orient" et ornement : une histoire occidentale
par Rémi Labrusse , professeur à l'université de Picardie
Mardi 16 03 2010 / 19:00 / à l'ULB

Au milieu du XIXe siècle, l'idée de « Renaissance orientale », née dans le domaine des lettres, de la philosophie et de la science des religions, a migré vers les théories des arts décoratifs. A l'heure de la production manufacturée de masse, cette idée s'est enracinée dans une profonde haine de soi de l'Occident industriel, désespérant de ses capacités à produire des formes décoratives convaincantes et vivantes. La fascination pour une vérité et une vitalité de l'ornement propres aux cultures dites « orientales » n'était pas nouvelle : on en retrouve la trace dans le regard porté sur la culture matérielle des pays d'Islam dès le Moyen-Âge et à la Renaissance ; c'est ce que reflète, notamment, la notion d'arabesque. Mais le regard des Européens a été nourri, au XIXe siècle, par l'extraordinaire développement des connaissances sur les arts « orientaux », par quoi l'on a d'abord entendu, essentiellement, les mondes islamiques, puis, à partir des années 1860, le Japon et, à un moindre titre, la Chine. On s'attachera, au cours de la conférence, à comprendre comment le discours sur l'esthétique ornementale de l'Orient, tel qu'il s'est développé en Europe au XIXe siècle, reflète avant tout des contradictions fondamentales du rapport de l'Occident à soi et a engendré des mutations, tant dans les productions concrètes que dans les représentations mentales, dont nous demeurons aujourd'hui les héritiers.

Rémi Labrusse est professeur à l'université de Picardie. Il a consacré des travaux à l'œuvre de Matisse (notamment Matisse. La condition de l'image, Paris, Gallimard, 1999), au fauvisme (Matisse-Derain (1904-1908). La vérité du fauvisme, Paris, Hazan, 2005, en collaboration avec Jacqueline Munck), aux années 1920-1942 de l'œuvre de Miró (Miró. Un feu dans les ruines, Paris, Hazan, 2004), à Bonnard (Bonnard, quand il dessine, Paris, L'Echoppe, 2006). Il a également abordé les rapports entre littérature et peinture (Charles Baudelaire, Samuel Beckett, Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, Christian Dotremont, Marcel Broodthaers). Il s'intéresse aujourd'hui plus particulièrement à la notion de décoration et à la réception des arts non-occidentaux en Europe au XIXe et au XXe siècle (commissariat de l'exposition Purs Décors ? Arts de l'Islam, regards du XIXe siècle, Paris, Les Arts décoratifs et musée du Louvre, 2007). Il prépare actuellement une exposition qui ouvrira en 2011 au musée des beaux-arts de Lyon sous le titre : Islamophilies. L'Europe, les arts de l'Islam, la modernité.

LIEU : ULB, local H2215 (rez-de-chaussée du bâtiment H, av. Paul Héger à Bruxelles)
Une conférence JEUNESSE ET ARTS PLASTIQUES organisée en collaboration avec la faculté de philosophie et lettres de l'ULB et l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles - ESA.

mercredi 10 mars 2010

Il corpo trasparente


Colloque international
“Le corps transparent. Inner and Outer Body”

11 06 - 12 06 2010
Istituto Svizzero di Roma, Académie de France à Rome - Villa Medici

Il convegno, parte del programma di dottorato “Art & Anatomy” (Pro*Doc Art & Science, Fondo Nazionale Svizzero) dell’Università di Friburgo, si propone di studiare il rapporto fra interiorità ed esteriorità corporale nella rappresentazione artistica durante l’Età moderna. A cura di Victor I. Stoichita (Università di Friburgo)
Interverranno: Stephen Campbell (Università Johns Hopkins, Baltimora), Andrea Carlino (Università di Ginevra), Roberto Paolo Ciardi (Università di Pisa), Frank Fehrenbach (Università di Harvard), Yves Hersant (EHESS, Parigi), Chaké Matossian (Académie Royale des Beaux-Arts di Bruxelles), Jackie Pigeaud (Università di Nantes), Marinella Pigozzi (Università di Bologna), Jacqueline Vons (Università di Tours), Victor I. Stoichita (Università di Friburgo), Henri de Riedmatten (ISR), Dominic-Alain Boariu (Università di Friburgo), Jean-François Corpataux (Università di Friburgo), Maria Portmann (Università di Friburgo).
« Ce sera sous les auspices du corps transparent – pour reprendre l’heureuse expression de Roberto Paolo Ciardi – que cette rencontre se placera. Tout en tenant compte des interrogations actuelles autour de la notion de “corps” et de la tradition académique des études anatomiques, le colloque s’articulera autour des liens indéfectibles existants entre l’art et l’anatomie pendant et après la Renaissance en se concentrant sur les zones de contact entre deux activités de l’esprit humain : les sciences expérimentales d’une part, l’activité créatrice d’autre part. Il s’agira de se pencher sur les aspects les plus délicats, ceux où le rapport entre art et science s’avère non seulement productif, mais aussi porteur de conflits et ceux ou l’idéal classique du corps et de la beauté basculent dans la transgression et dans le monstrueux. Suivre les vifs débats de la plume, du scalpel et du pinceau autour du corps signifiera implicitement retracer l’évolution de l’apprentissage anatomique, aborder le rapport entre “visible” et “lisible” du corps, décrire les comportements et les pulsions scopiques lors du dévoilement de l’espace sous-cutané, faire constat d’émerveillement, d’étonnement ou de méfiance. Somme toute, il s’agira de saisir ce que l’art doit à l’anatomie et l’anatomie à l’art pendant et après la Renaissance. »
Un’iniziativa del programma di dottorato Art & Anatomy, Fribourg (Pro*Doc Art & Science, Fondo Nazionale Svizzero), in collaborazione con l’ISR e l’Accademia di Francia a Roma - Villa Medici.
Venerdì 11 giugno 2010
Ore 09.00 - 19.30
Istituto Svizzero di Roma, Sala Conferenze,
Via Ludovisi 48 I-00187 Roma
T +39 06 420 42 1, F +39 06 420 42 420
Sabato 12 giugno
Ore 09.00 - 19.30
Accademia di Francia a Roma - Villa Medici
Viale Trinità dei Monti 1

mardi 9 mars 2010

Mars - Paris est dessin

1. Le Salon du dessin contemporain
67 galeries internationales
au Carrousel du Louvre, du 25 au 28 mars 2010
http://www.salondudessincontemporain.com/

Aurélie Gravelat
2. Aurélie Gravelat et Hélène Moreau participent à la
Foire Internationale : Dessins du 21e siècle
première foire destinée aux étudiants des grandes écoles d’art européennes. Sur cent-vingt dossiers de candidature venus d’Allemagne, de Belgique, du Danemark, de Finlande, de France, de Grande Bretagne, d’Italie,de Serbie et de Suisse, cinquante-huit ont été sélectionnés par le jury.
http://foireinternationaledudessin.com/selection.html#96

Hélène Moreau
3. Le salon du dessin
XI ème EDITION DE LA SEMAINE DU DESSIN, du 22 au 29 mars 2010
Palais de la Bourse - Palais Brongniart, Place de la Bourse, 75002 Paris, entrée rue Vivienne, accueille cette année 39 galeries, spécialisées dans les dessins anciens, modernes ou contemporains.
http://www.salondudessin.com/

4. CHIC Dessin
Installé dans un loft de 700m2 à 100 mètres et en partenariat avec le Salon du Dessin implanté dans le Palais de la Bourse, CHIC Dessin investit deux niveaux, sous les verrières et dans les salons de l’Atelier Richelieu situé au 60, rue de Richelieu, au cœur de Paris, du 26 au 29 mars. CHIC Dessin présentera une sélection pointue d’environ 20 galeries françaises et internationales représentant le dessin sous toutes ses identités..
http://chic-artfair.com/

5. XI ème EDITION DE LA SEMAINE DU DESSIN
Du 22 au 29 mars 2010, en marge du Salon du Dessin, la Semaine du Dessin est l’occasion de découvrir une sélection d’oeuvres accrochées ou exposées dans plusieurs musées et autres collections publiques. D’abord parisienne, la Semaine du Dessin s’étend désormais hors de la capitale.Les musées de Boulogne, Sèvres, Sceaux, ou encore Chantilly ouvrent, à leur tour, leurs collections de dessins au public. Ces lieux se veulent très variés, donc, à l’image des dessins qui y sont présentés.
http://www.salondudessin.com/index.php?option=com_content&view=article&id=78%3Aaccueil-semaine-du-dessin&catid=38%3Asemaine-du-dessin-dans-les-musees&Itemid=79&lang=fr

Académie - Portes ouvertes






















Arba-Esa - OPEN! - Portes ouvertes les vendredi 19 et samedi 20 mars 2010, de 10 heures à 17 heures.

samedi 6 mars 2010

“En quelques traits” à l’ISELP

Amélie de Beauffort, Virginie de Limbourg et Benoît Félix

Amélie de Beauffort

participent à l’exposition collective “En quelques traits”
à l’ISELP,
Boulevard de Waterloo 31,
1000 Bruxelles
du 19 février au 10 avril 2010.

Benoît Félix
La commissaire de cette exposition consacrée au dessin est Catherine Henkinet.
Votre serviteur signe l’un des deux textes du catalogue sous le titre “Le dessin, lieu de l’effacement”.
http://www.iselp.be/exposition/grande%20salle/actu.html

lundi 1 mars 2010

Angel Enciso

Angel Enciso
psychanalyste
5 leçons publiques
2010
"L'art et la matière"
les mercredis de 19 à 21 h
3 – 10 – 17 – 24 et 31 mars

Pour l'art, nous évoquons plus facilement la forme, l'esprit, le style ou la manière.
Reste pourtant la matière qui ne se confond pas avec les matériaux et dont il est bien difficile de préciser de quoi et pour quoi elle est faite.
Ce sera donc le thème de ces conférences ouvertes à la confrontation entre l'art, la philosophie et la psychanalyse.
Angel Enciso

Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles
Rue du Midi, 144, 1000 Bruxelles
Auditoire Geerinck
Entrée libre

Organisé en collaboration avec les éditions La Part de l’Œil

Dessins à la Galerie de France


"27 dessins pour le plaisir", New Galerie de France au Salon du Dessin 2009

vendredi 26 février 2010

Rouge, diaphane

Rencontre avec Jean-Louis Schefer
La Cause des portraits, éd. P.O.L., 2009
à la librairie Chapitre XII
le 9 mars à 18 heures.
Il sera aussi question de Une Maison de Peinture.
Librairie Chapitre XII
Avenue des Klauwaerts 12, 1050 Ixelles, Belgique . 32 (0)2 640 51 09

« Aristote règle d'abord une machine merveilleuse : celle d'une optique imaginaire. Le rouge est la maladie des femmes : ce que fait leur corps. Le rouge devient une surface, l'objet et le filtre même de la vision lorsqu'elles se regardent au miroir au moment de leurs règles. La mécanique d'Aristote est faite par un jeu de métaphores (c'est-à-dire aussi, de renvois) entre l'humeur vitrée de l'œil et l'eau gelée du miroir : leur terme commun est le diaphane, condition du visible. Le diaphane est une chose et une catégorie, une substance incorporelle, sans contour, dans laquelle l'acte de vision inscrit ou découpe des figures. Mais cette condition a priori de la visibilité est déjà chose et chose en suspension, ou plutôt suspension de chose. Or ce qui fait apparaître la couleur rouge en une vision sans corps, une pure expansion d'humeur sans contour est un supplément de nature. C'est, qu'au sens propre, le rouge déborde. […] Le rouge est produit (ou fait) par un corps dans des conditions extraordinaires. La production de ce supplément chez Aristote est une digression enchâssée dans des considérations sur les rêves : la question de la vision y est celle des perceptions rémanentes, de la persistance des traces d'objets venus du dehors ou de fabrication d'objets à partir de mouvements physiologiques (de la recherche d'une homostase entre des pressions et des fluides) ; ces objets sont des nuées que l'activité d'un sens (son adhésion), privé du concours correctif des autres sens, crédite de réalité (de formes et de ressemblance). Un travail du diaphane qui convertit l'intérieur en extérieur. A quelque degré, cela ressemble à la conversion de la catégorie en substance. »
Jean Louis Schefer, Question de style, éd. L’Harmattan, 1995, pp. 63, 69 et 70.


Jean Louis Schefer, né à Paris en 1938. Diplômé de l’École des Hautes Etudes : "Les écritures figuratives, un problème de grammaire égyptienne" (rapporteurs R. Barthes, A. Greimas). Il habite à Venise de 1967-68 où il rédige son premier livre, Scénographie d’un tableau, publié en 1969 ; participe au premier structuralisme (sémiologie des arts visuels). Collabore aux revues Tel Quel, Communications, Information sur les sciences sociales, Littérature, Critique, Cahiers du Cinéma. Enseigne de 1970 à 1980 sa recherche (problèmes d’analyse picturale, sciences modernes de la signification, pour une histoire de la culture), aux universités de Paris I, Paris VIII, et tient un séminaire de recherche à l’École normale supérieure (Ulm). En 1975 publie son second livre sur le problème du temps chez saint Augustin (L’invention du corps chrétien : résultat de son enseignement rue d’Ulm : le droit romain et la première théologie). Elabore des essais théoriques sur l’économie du signe dans les systèmes figuratifs : publication d’essais sur la peinture et le cinéma. En 1981 quitte l’enseignement pour fonder une structure d’édition (publication du De Constantia jurisprudentis de Giambattista Vico). Durant les années 80 travaille avec des préhistoriens (nombreuse visites de grottes paléolithiques) sur l’interprétation des figures pariétales (publication en 1999 d’un ouvrage Questions d’art paléolithique). À partir de 1997 publie ses ouvrages aux éditions P.O.L, alterne les essais critiques sur les arts visuels (peinture, cinéma) et la littérature, publie son journal de travail, Main courante. Publie son "Musée imaginaire" en 2004, Une Maison de peinture (éditions Enigmatic). Paru en novembre 2007, L’hostie profanée sur l’histoire du rituel et du dogme dans l’Europe latine durant le Moyen Âge.

samedi 20 février 2010

Drawing Research Network Annual Conference

Drawing Research Network Annual Conference “Observation, Mapping, Dialogue”
September 14th 2010
University of Brighton
Confirmed Keynote: Professor Deanna Petherbridge
The underlying theme for this year’s DRN conference is the variety of ways in which drawing can generate new knowledge and understanding. How can we ensure that drawing research is recognised as rigorous? How does it differ from other tools of enquiry? Who uses it and why?
The format of the conference has been designed to provide maximum opportunities for our research community to share ideas and work in progress. The programme will include plenary keynotes, a display of peer-reviewed posters and workshop sessions with contributions from a variety of disciplines to open up discussion of the sub-themes identified in the conference title:
- Observation. What is particular about discovery through observational drawing?
- Mapping. How does drawing support the generation of conceptual relationships and new understanding – for instance, through diagrams, mind mapping and other forms of visualisation?
- Dialogue. What is the role of drawing in enabling and documenting communication and dialogue?
http://www.drawing-research-network.org.uk/call-for-poster-contributions-to-drn-annual-conference-2010/

TRACEY


“TRACEY is an electronic open access journal dedicated to the presentation of drawing and discussion of drawing practice and contemporary issues, stimulating, open-minded and contemporary interested in the nature of drawing activity, physically, cognitively, creatively, a place where people can engage in discussion and debate, a place to publish and exchange ideas, a virtual gallery.
TRACEY introduce a diverse range of material to a fast growing audience of practitioners, educators, students and researchers, represent many perspectives on drawing including fine art, architectural design, graphics, product design and visualization, question preconceptions and embrace new notions, see drawing as a fundamental thinking tool, advocate the value of drawing in professional and educational contexts, periodically focus on topics of central concern, provide a focus and forum for all aspects of drawing research, cross the boundaries of art, design, science, technology, education and life, encourage participation and collaboration.
Research themes:
syntax of mark and gesture ; mapping and memory ; is drawing a language? ; education ; thinking ; process ; fragmentation ; sketchbooks (about) ; representation ; drawing & technology ; drawing across boundaries ; communication ; narrative ; performance ; what is drawing for?”
http://www.lboro.ac.uk/departments/ac/tracey/

jeudi 18 février 2010

Conférence de Slavoj Zizek

dans le cadre du cycle
“Penser la condition anthropologique aujourd’hui”
organisé par le
Département de philosophie des FUNDP-NamurCentre d'Etudes Sciences et Philosophie à Namur (ESPHIN) Pôle anthropologie philosophique et transdisciplinaire (ANPHIT)

Slavoj Zizek
philosophe et psychanalyste, professeur à l'université de Ljubljana
Conférence
le lundi 8 mars à 18h30
“Est-il possible d'être hégélien aujourd'hui ?”

Le mardi 9 mars de 9h30 à 17h30
Journée d’étude autour des travaux de Slavoj Zizek. En outre sa manière de mobiliser et renouveler les références à Lacan, Hegel, Schelling, Deleuze mais aussi au cinéma, à l’opéra
Parmi les ouvrages qui seront sollicités :
Essai sur Schelling Le reste qui n'éclôt jamais, L’Harmattan, 1996
Lacrimae rerum Essais sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski et Lynch, éd. Amsterdam, 2005
Bienvenue dans le désert du réel, Flammarion, 2005
La subjectivité à venir Essais critiques, Champs/Flammarion, 2006
Le sujet qui fâche : Le centre absent de l'ontologie politique, Paris, Flammarion, 2007
Organes sans corps : Deleuze et Conséquences, éd. Amsterdam, 2008
La parallaxe, Paris, Fayard, 2008.

Interviendront lors de cette journée :
Olivier Beuvelet (Univ. Paris III) : La mise au jour par le film (ou le cinéma comme dévoilement des structures fantasmatiques...)
Florence Caeymaex (ULg.) : Politique et communisme
Augustin Dumont (FUSL) : Le matérialisme de Zizek et la métaphysique du Réel
Antoine Janvier (ULg.) : Révolution radicale et philosophie : Zizek, Deleuze et GuattariS
ébastien Laoureux (FUNDP) : Logiques de l’aliénation. Autour du concept de Subjectivité
Antoine Masson (FUNDP/UCL) : Autour de la topologie du réel, du manque et de l’excès, de la conscience…
Guy Mertens (Psychanalyste, Bruxelles) : Autour de la responsabilité
Eli Noë (Univ. de Gand) : Autour du statut ontologique du négatif…
Jean Stillemans (UCL) : Fabriquer les corps : la part (vide) de l’architecture

Lieu : FUNDP-Namur – Faculté Philo et lettres – 1, rue Grafé – auditoire L3 (pour le 8 mars) et L5 (le 9 mars). Entrée libre

mercredi 17 février 2010

Drawing Symposium: Why is Drawing Important?

Drawing Symposium: Why is Drawing Important?
Burton Art Gallery and Museum
Kingsley Road, Bideford
North Devon, EX39 2QQ
5th March 2010
10am - 4pm,
£40 full price, £30 concession (over 60 or student ID) Places are limited.
(To book a place complete a booking form and return with payment.)

Organised in collaboration with Petroc School of Art and timed to coincide with the Jerwood Drawing Prize 2009 exhibition at the Burton, this symposium looks at drawing and its relevance today.
http://www.burtonartgallery.co.uk/news.php

Drawing Spaces

Drawing Spaces is a project space located at Fábrica Braço de Prata, in Lisbon, that seeks to promote investigative practices related to the subject of drawing. This project supports collaborations between artists and researchers from Portugal and artists and researchers from abroad. Drawing Spaces involves 22 artistic residencies and exhibitions; a series of lectures and debates; and various activities for art students and the general public related to the subject of drawing.

Fábrica Braço de Prata
Rua da Fábrica do Material de Guerra, nº1
1950-128 Lisboa

Past exhibitions
June 2009, Contemporary Space Unit, Chirstine Mackey
May 2009, Drawing: Between Art and Science, Lucy Lyons and Marta de Menezes
April 2009, Diamond sea #2, Paulo Brighenti
March 2009, Graphic Diaries, Perspicacity and Neutrality in Daily Drawing, Eduardo Côrte-Real
February 2009, Drawing undone part 2, Aileen Stackhouse and Cordelia Underhill
January 2009, Red Earth, Onya McClausand
December 2008, Desenho Livre [Free Drawing], Daniel Melim, Chinese Whispers, Rachel Cohen November 2008, De-Skill, Re-Skill, Juliet MacDonald
October 2008, Value-less, Meaning-less, Teresa Carneiro

http://drawingspacesen.weebly.com/

jeudi 11 février 2010

Giovanni Careri et Jean-Claude Lebensztejn

Conférences au Louvre
“Le Printemps du Baroque”
Auditorium
Jeudi 11 février 2010 à 18h30
Giovanni Careri, EHESS, “Le baroque à l’œuvre : matières, affects, effet”.
Jeudi 18 février 2010 à 18h30
Jean-Claude Lebensztejn, “Orphée. L’art et la mort”.

mercredi 10 février 2010

GEMCA


Groupe d’Analyse Culturelle de la Première Modernité
Au travers de plusieurs projets et réseaux, belges et internationaux, le GEMCA mène ses activités sur les XVIe et XVIIe siècles, période pendant laquelle les représentations symboliques, emblématiques et allégoriques occupent une place de choix dans l’ensemble des productions tant textuelles que visuelles. Ces représentations obéissent à un principe d’expression figurée et sont, de ce fait, autant de déclinaisons concrètes de la notion de figure. C’est autour de cette figura, tout à la fois théologique, rhétorique et plastique, que s’articule l’ensemble des activités du GEMCA, pour tenter d’en circonscrire la nature et les usages. Il s’agit d’en approcher la définition et la description, du point de vue cognitif, sémiologique, poétique et esthétique. L’exploration de ce mode spécifique de représentation permet de contribuer à une épistémologie de la représentation ainsi qu’à une anthropologie de l’imaginaire de la période early-modern. Adopter comme point de vue sur la période celui des expressions figurées participe en effet de la redécouverte non seulement de corpus peu exploités, mais aussi de modes de penser encore peu étudiés. Les projets et activités amorceront ainsi une cartographie culturelle de cette période.
Le Centre d’Analyse Culturelle de la Première Modernité est une équipe de recherche interdisciplinaire de l’Université catholique de Louvain (Belgique) dont le but est de développer la recherche sur les XVIe et XVIIe siècles selon des points de vue (corpus et méthodologie) encore peu explorés. En particulier, le GEMCA s’occupe d’histoire et d’analyse culturelles, en prenant pour terrain d’étude privilégié les représentations symboliques, emblématiques et allégoriques, autrement appelées figures.

Direction : Ralph Dekoninck, département d’Archéologie et Histoire de l’Art, professeur et Agnès Guiderdoni-Bruslé, département d’Etudes Romanes, chercheuse qualifiée du FNRS, professeur.

samedi 6 février 2010

Valerio Adami





Valerio Adami
Dessins




Du 9 janvier au 27 février 2010
Galerie Templon, Paris
Ifigenia, 2007, fusain sur papier, 48 x 36 cm






Valerio Adami, 2010, Sulle punte, crayon sur papier.


“Dans “+ R (par-dessus le marché)” in La vérité en peinture, Jacques Derrida explore les études, dessins et peintures de Valerio Adami et examine comment la frontière entre la politique et l'art, la philosophie et l'art, l'original et la copie, la signature et le nom authentique, est construite et encadrée.”

lundi 18 janvier 2010

“L'avenir de la recherche artistique”

“L'avenir de la recherche artistique”
Synthèse subjective de l’intervention de Michael Schwab
à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles le 17 décembre 2009.

Serait-il possible en Communauté française d’économiser dix ans de vaines tergiversations autour de la définition de la recherche artistique en tirant les conclusions des errements observés dans les pays voisins ?
Michael Schwab expose la sorte de “double contrainte”, de cercle vicieux, dans lequel les définitions existantes se trouvent prises : le texte accompagnant la recherche artistique est présenté comme second, mais néanmoins, la recherche artistique n’est considérée comme ”recherche” qu’en fonction de ce texte que l’on porte garant d’apporter la preuve de la réflexion critique mise en œuvre dans le travail plastique. Il est stupéfiant de voir Schwab exhiber un extrait de la République qui déjà partage ainsi les rôles entre l’art, qui doit prouver son utilité pour la cité, et des défenseurs, qui ne sont pas les artistes, à qui Socrate demande de défendre la cause de l’art. Il s’agit donc de sortir de cette façon de poser le rapport de l’art et de la théorie. « Etre rejetée du domaine du savoir est la réalité historique de l'art, qui trouve un écho dans la distinction entre “théorie” et “pratique”. »
Pour surmonter l’opposition pratique/théorie, Michael Schwab propose de partir de la notion derridienne de “supplément”[1]. Concrètement, pour la recherche artistique, il appelle à « rendre la supplémentation de la pratique par la théorie explicite au travers des moyens de la déconstruction et [à] s'approprier la supplémentation dans et en tant que pratique ». Ce centre, cette référence manquante rendent caduque toute idée d’identité donc également d’identité en termes d’art. Or « l’art, en son originalité et son autonomie, nous confronte avec une remise en question d’une conception établie de l’art ». De même, par définition la recherche « doit être originale », ce qui implique qu’elle aussi, comme pratique, « est non identifiée ».
D’où Michael Schwab peut conclure que, par certains de ses aspects, l’art « résiste à la production de sa propre identité », et que « la recherche artistique est l'une des voies selon lesquelles les formes dominantes de savoir sont mises en cause », celles « qui allie[nt] si commodément savoir et pouvoir au travers des structures de l'identité », « une mise en cause qui ne peut être soutenue que si la recherche artistique ne se trouve pas absorbée dans l'art et [qu’elle (la recherche artistique)] devienne l’autre de la connaissance identifiée ». Cette « pensée émerge de la déconstruction, bien qu’étant pratique, elle […] est une pratique du savoir soustraite à l'identification théorique ».

Lucien Massaert

[1] Pour Derrida, « le concept de supplément […] abrite en lui deux significations dont la cohabitation est aussi étrange que nécessaire » : le supplément est à la fois ce qui “s’ajoute” (un “surplus”) et ce qui “supplée”, remplace, “comble un vide”, vient “à-la-place-de” ce qui fait “défaut”. (Jacques Derrida, De la grammatologie, éd. de Minuit, 1967, p. 208.)
Suppléer ne signifie pas combler. Le « mouvement du jeu, permis par le manque, l’absence de centre ou d’origine, est le mouvement de la supplémentarité. On ne peut déterminer le centre et épuiser la totalisation parce que le signe qui remplace le centre, qui le supplée, qui en tient lieu en son absence, ce signe s’ajoute, vient en sus, en supplément ». (Jacques Derrida, “La structure, le signe et le jeu” in L’écriture et la différence, éd du Seuil, 1967, p. 423.)