samedi 26 septembre 2009

Eduardo Chillida

Eduardo Chillida, Homenaje a Johann Sebastian Bach

Eduardo Chillida est né en 1924 à San Sebastian au Pays Basque espagnol. Ses œuvres sur papier sont une part importante de sa création. A l'encre, au crayon, ou à travers des techniques de gravure, du découpage et du collage ses œuvres suivent des principes homologues à ceux de ses sculptures. Chillida est décédé en 2002.

« […] Dans le papier, le chaos se rectifie à la lame. C’est la loi des “gravitations”. Chillida choisit les feuilles, les distrait de la main de papier. Il dispose la première, y superpose la seconde, la tierce. Alors il découpe, il troue, il cale, il décroche. Il prolonge un vide par un trait d'encre au pinceau. Il ajoure. Il apporte, il soustrait, il ajoute, il architecture. A cette forme stratifiée, foliotée, il donne le rythme. Il fait se joindre à distance et culminer le manque et la résurgence. Il édifie en forant, en activant des fenêtres qui sont réelles lacunes qui sont logiques, en clarifiant à l'extrême le tressage des signifiés, la passementerie du signifiant. Entrelacement, passerelles, enjambements, plongées et reflux du papier matière, du papier mental. Du papier sculpté d'une feuille à la suivante, à leur intervalle, et du vide creusé à la chaire du papier dans la lumière frisante, à l'agencement abrupt et raffiné d'une construction dans l'espace.


Eduardo Chillida, "Gravitacion", 1989, ink on paper collage, 120x79 cm

Feuilles libres et gravitantes, mais si l'on veut qu'elles se lèvent ensemble : tenues par un fil. L'attache d'un fil discret qui les faufile et se noue, derrière le rideau, et les anime au clou de la gravitation universelle, et les allège encore de leur légèreté. Un fil qui entre dans le jeu, qui danse avec la découpe du papier, le noir de l'encre, le bord effrangé qui au cours des années, d'humble serviteur auto-lié à sa fonction est devenu partenaire assuré, dans sa mobilité de funambule. La souplesse, le battement virtuel de la feuille, la découpe à la lame, le pinceau d'encre, le jeu des arêtes vives et des ombres portées, s'accordent, s'accrochent, doivent leur suspens et leur cohérence à ce fil ténu, comme à la fragilité, à la précarité et à l’éphémère de cet inconnu innomé de la dans.

Eduardo Chillida, Künzelsau III / 26 x 21 cm / Papel, tinta negra
[…] Terre ou papier, nous sommes affrontés à une plénitude entaillée, irriguée, fécondée par le vide – et le vide est le vent sauvage, cette force du non divin, ce regard enfant. Il jaillit des brèches et des interstices. D'un orage, de l'oubli. Et nous sommes affrontés à la découpure des bords, au rapprochement des lèvres de la plaie, à l'aléa d'une écriture transparente et chiffrée – qu'il asperge et dissémine.

Eduardo Chillida, Dibujo, Sin fecha, Tinta, papel, 18,7 x 19,3 cm.
Justesse des articulations. Musicalité des rapports. Dans l’ouvert de l'espace, l'ombre est le protagoniste de la lumière. Tension jumelée de la séparation et de l'accouplement, éclairs brisés issus de la faille, comme pour commander la main philosophale à l'œuvre dans l'espace criblé, et sans cesse réactivité… »

Extraits de Jacques Dupin, “Gravitations”, in Par quelque biais vers quelque bord, éd. P.O.L., 2009, pp. 300-1, texte pour le catalogue de l’exposition de Chillida à la Galerie Lelong à Zurich en juin 2004.

Anciens étudiants de l'atelier


Cora Diaz termine un mural pour la Bibliothèque des Facultés de Sciences Agronomiques, Biologiques, Génétique et Biochimie de l´Universidad Autónoma de Nuevo León (Monterrey, Mexique).


mardi 22 septembre 2009

Les étudiants de l'option dessin








Aurélie Gravelat a été sélectionnée pour le Prix Découverte au Centre d’art de Rouge-Cloître.
Exposition du 17 septembre au 4 octobre, de 14 à 17 h, fermé lundi et vendredi.
4, Rue de Rouge-Cloître, 1160 Bruxelles.




Michaël-Toumani Diakité a été sélectionnée pour l’exposition collective de la DK Gallery, 71, Rollebaan, 1640 Rhode-Saint-Genèse du 4 septembre au 11 octobre, ouvert du vendredi au dimanche de 14 à 18 h.

samedi 12 septembre 2009

Le dessin – Bibliographie

Le dessin – Bibliographie
- Jacques Derrida, Mémoire d’aveugle. L’autoportrait et autres ruines, Louvre, Réunion des musées nationaux, 1990.
- Eliane Escoubas, “Derrida et la vérité du dessin : une autre révolution copernicienne ?”, in Revue de métaphysique et de morale 1, janvier-mars 2007, pp. 47-59.
- La Part de l’Œil n° 6 – 1990, “Le dessin”.
- Jean Clay, “La peinture en charpie”, Macula 3-4, 1978, pp. 167-185.
- Hubert Damisch, Traité du trait : tractatus tractus, édité à l'occasion de l'exposition au Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, éd. Réunion des Musées Nationaux, 1995.
- Comme le rêve le dessin, sous la direction de Philippe-Alain Michaud, Musée du Louvre, Centre Pompidou, 2005.
- Le plaisir au dessin, Catalogue du Musée des Beaux-Arts de Lyon, éd. Hazan, comporte parmi d’autres textes un essai de Jean-Luc Nancy intitulé “Le plaisir au dessin”, 2007.
- Vitamine D. Nouvelles perspectives en dessin, éd. Phaidon, 2006.
- Eva Hesse Drawings, edited by Catherine de Zegher, The Drawing Center, New York, Yale University Press, New Haven and London, 2006.
- 3 X Abstraction. New Methods of Drawing. Hilma Af Klint, Emma Kunz, Ages Martin, edited by Catherine de Zegher and Hendel Teicher, The Drawing Center, New York, Yale University Press, New Haven and London, 2005.
- Briony Fer, The infinite Line. Re-making Art after Modernism, Yale University Press, New Haven and London, 2004, spécialement le chapitre 3 “Infinity” concernant Ages Martin et Eva Hesse, pp. 47-63.
- Paul Valéry, Degas danse dessin, éd. Gallimard, Folio/Essais n° 323, (1938), 1965.
- Yves Bonnefoy, La Vie errante suivi de Remarques sur le dessin, éd. Gallimard, Poésie/Poche 1993, pp. 163-218.
- Manlio Brusatin, Histoire de la ligne, éd. Flammarion, coll. Champs n° 535, 2002.
- Max Loreau, “Le dessin et le renversement de la métaphysique” in Les ateliers de Max Loreau. Ecrire, tracer, penser, éd. Labor, Archives et Musée de la Littérature, Bruxelles, 2005, pp. 19-111.
- Félix Ravaisson, “Léonard de Vinci et l’enseignement du dessin” in L’art et les mystères grecs, éd. de L’Herne, (“L’art et le dessin d’après Léonard de Vinci”, du Rapport adressé à M. le ministre de l’Instruction publique et des cultes, 1853) 1985, pp. 27-47.
Voir également le commentaire d’Henri Bergson “La vie et l’œuvres de Ravaisson” in La pensée et le mouvant, PUF, (Comptes rendus de l’Académie des Sciences morales et politiques, 1904) 1938, pp. 253-291.
- Jackie Pigeaud, “La rêverie de la limite dans la peinture antique” in La Part de l’Œil n° 6 – 1990, dossier “Le dessin”, pp. 115-124, repris dans Jackie Pigeaud, L’art et le vivant, éd. Gallimard, 1995, pp. 199-211.