samedi 30 avril 2011

Claude le Lorrain. Le dessinateur face à la nature

Claude le Lorrain. Le dessinateur face à la nature

Musée du Louvre

Expositions
du 21 avril au 18 juillet


« Claude Gellée, dit le Lorrain, (1600 ou 1604/1605 – 1682) fut reconnu de son vivant comme le plus grand peintre de paysage de son temps. Jusqu’au début de l'impressionnisme, et même au-delà, sa vision sereine et intensément poétique du paysage « classique » est devenue une référence.

Dans une longue carrière, vécue pour l’essentiel à Rome, le Lorrain perfectionna une vision d’un paysage idéalisé, où l’homme vit en harmonie avec une nature sereine et abondante ; vision teintée de nostalgie de l’Arcadie du mythe. Mais les paysages du Lorrain sont ancrés dans la réalité. S’ils s’inspirent de la campagne romaine, sa lumière dorée et ses vestiges antiques, son art trouve toutefois ses racines dans la confrérie des peintres nordiques présents à Rome entre 1615 et 1635. Cette génération est la première à sortir régulièrement de l’atelier pour aller dessiner dans la nature. Claude se distingue par l’assiduité avec laquelle il étudie le paysage dans toute sa diversité, par sa sensibilité à la lumière, par son talent à saisir sur papier ses effets passagers. Face à la nature, il fait preuve d’une extraordinaire réceptivité.

Cette exposition, qui rassemble les plus beaux dessins de l’artiste dans les collections du musée du Louvre et du musée Teyler de Haarlem avec un choix de peintures et gravures, veut examiner la place qui revient au dessin dans l’art du grand peintre qu’est le Lorrain.

Après un bref séjour à Nancy en 1625-1626, Claude ne quittera plus Rome. La ville papale, avec ses vestiges antiques et ses monuments modernes, est un sujet favori des artistes venant du Nord, mais le Lorrain ne s’intéresse pas vraiment à la représentation topographique ; dès le début, il préfère donner des interprétations atmosphériques des sites et du paysage.

Même s’ils se limitent essentiellement à un seul genre, le paysage, les dessins de la maturité du Lorrain frappent par la richesse des différentes techniques et points de vue adoptés, par la diversité des effets obtenus. Une nouvelle catégorie de dessin qu’il développe dans ces années est celle des « dessins aux effets picturaux », des paysages dessinés à grande échelle qui sont des œuvres d’art autonomes, sans lien direct avec la peinture. »

Claude Gellée, dit le Lorrain, vers 1655-1660, Paysage pastoral : tempête, plume, lavis brun, rehauts de blanc sur papier beige, 26 cm x 20 cm, Haarlem, Musée Teyler, © Haarlem, Teylers Museum.

« Exécuté d’après nature à la pierre noire, avec juste quelques touches de lavis gris, ce dessin est l’un des plus grands parmi les nombreuses études d’arbres du Lorrain. Ce dessin est une nouvelle démonstration de l’attention portée par l’artiste à la mise en page de ses études d’après nature. Ces grands arbres sont un motif bien connu dès le milieu des années 1640. »

http://lelorrain.louvre.fr/fr/html/introduction.html

jeudi 28 avril 2011

Salon International de l'Estampe et du Dessin

Salon International de l'Estampe et du Dessin
au Grand Palais à Paris
Du 29 avril au 1er mai 2011

GRAND PALAIS

Avenue Winston Churchill - 75008 PARIS
Organisé par la Chambre Syndicale de l'Estampe du Dessin et du Tableau
http://www.salondelestampeparis.fr/articles.php?artID=37

Soulage, Galerie Paul Prouté

Hélène Moreau

Hélène Moreau
Artitude
Art on Paper
les 29, 30 avril et 1er mai 2011
au White Hotel à Bruxelles.

Art on Paper
Avenue Louise 212
1050 Bruxelles
http://www.artonpaper.be
Artitude
chaussee de Vleurgat, 221
1050 - Bruxelles
http://www.artitude.be
Le premier salon consacré au dessin contemporain à Bruxelles investit pour la deuxième fois le White Hotel durant quatre jours. Les visiteurs du salon pourront découvrir les œuvres sur papier sélectionnées par plus de 40 galeries belges et internationales.

mardi 26 avril 2011

Jacques Lennep ou… “l’art de rien”

Jacques Lennep ou… “l’art de rien”.
La prochaine exposition du Musée des Beaux-Arts de Charleroi sera résolument humaine… ou ne sera pas !
Du 30 avril au 30 juillet 2011, Jacques Lennep (Uccle, 1941), investira les espaces du MBA avec son Musée de l’homme (voir ouvrage du même titre – éd.100 titres et Yellow now, 2010 – avec le soutien de la Communauté française) pour dire haut et fort ce que d’aucuns n’osent penser… “On est tous artistes !!!”.

Ce périple au cœur du “mankind”, initié par Lennep en 1974 et dont il retrace ici les grandes étapes au travers de stands-portraits inédits, constitue pour le Musée une extraordinaire occasion. Il s’agit, d’une part, de renouer avec un art contemporain aux démarches originelles parfois méconnues voire malmenées, de réfléchir aux toujours grands questionnements sur la hiérarchisation des genres et peut-être surtout, de plonger avec esprit critique mais aussi humour, tendresse et sensualité dans une matière première inépuisable qui nous est particulièrement chère : l’homme, en l’occurrence, celui qui “manifeste de la créativité dans son quotidien”…
Né à Bruxelles, Jacques Lennep a passé son adolescence à Charleroi. En 1975, il y exposait au Palais des Beaux-Arts dans le cadre d’une manifestation consacrée à la “Mémoire d’un Pays noir”… Pour célébrer son septantième anniversaire Lennep y revient, sur une initiative de Ghislain Olivier.
site : http://www.lennep.be/


Palais des Beaux-Arts, Place du Manège 1, 6000 Charleroi, Belgique

PEEK

Program for Arts-based Research
Call for funding applications
The FWF Austrian Science Fund issued the third call of the Programme for Arts-based Research PEEK (Programm zur Entwicklung und Erschliessung der Künste). The goal of the programme is to support arts-based research via project funding.
Deadline for applications: 25 May 2011
Program for Arts-based Research (PEEK)
Initiatve of the Austrian Federal Ministry of Science and Research (BMWF)

Target group
Any person engaged in arts-based research who has the necessary qualifications
Goals
- Support high quality and innovative arts-based research in which artistic practice is integral to the inquiry.
- Increase research capacity, quality and international standing of arts-based researcher in Austria.
- Increase both public awareness and awareness within the academic and the arts communities of arts-based research and its potential applications.
Requirements
- Artistic/academic quality and standing
- sufficient free capacity
- required infrastructure (Connection to an appropriate university or non-university institution in Austria, so that the necessary documentation, support and quality of the results are ensured)
Length

to a maximum of 36 months
Level
variable

call open until 25 May 2011 (date of postmark)
Your application should be in English and provide a precise description of goals and methodology (max. 36 months)
Contact : Alexander Damianisch (alexander.damianisch [at] fwf.ac.at)http://www.fwf.ac.at/en/projects/peek.html
Info on projects funded in 2010: http://www.fwf.ac.at/de/public_relations/press/peek2010-abstracts.pdf

Réception dans les arts visuels aux Etats-Unis entre 1965 et 1995

11 - 14 mai 2011 – WIELS
French Theory : réception dans les arts visuels aux Etats-Unis entre 1965 et 1995
« Nombreux sont les artistes américains, actifs dans la seconde moitié du XXe siècle, à avoir nourri leur réflexion et leur pratique des apports de la philosophie, des études littéraires et des sciences sociales. À cet égard, un certain nombre d'auteurs français ont bénéficié très tôt d'un intérêt soutenu. Parmi ceux-ci, on retrouve des figures majeures comme Claude Lévi-Strauss, Roland Barthes, Pierre Bourdieu, Michel Foucault, Jacques Lacan, Louis Althusser, Jean-François Lyotard, Jean Baudrillard, Jacques Derrida ou Gilles Deleuze. Autant de penseurs dont les écrits en sont venus à constituer le corpus de ce que l'on désigne désormais sous l'appellation de French Theory. La fortune de cette pensée française dans les milieux universitaires américains à partir du milieu des années 1970 et de ses premiers usages académiques - contribuant notamment à l'émergence des Cultural studies - a fait l'objet de plusieurs études, dont l'important ouvrage consacré à cette question par François Cusset en 2003. Cependant, la réception de cette pensée dans le domaine plus spécifique des arts visuels n'a encore fait l'objet de recherches systématiques que très rarement, et de manière relativement dispersée. Citons à cet égard certains travaux de Sylvère Lotringer, envisageant les pratiques artistiques postérieures au milieu des années 1970, et de Sande Cohen. Il reste cependant avéré qu'à la faveur de premières traductions, de colloques, de voyages ou de la présence elle-même sur le territoire de l'un ou l'autre auteur, certains artistes purent avoir progressivement accès à divers textes de ce corpus dès la seconde moitié des années 1960. La perspective de ce colloque sera donc l'étude de la réception de cette « pensée française » dans le domaine des arts visuels à partir de 1965 et jusqu'en 1995, veille d'un mouvement d'évaluation critique de l'influence de ces auteurs sur la pensée intellectuelle américaine, initiée entre autres par la désormais fameuse « affaire Sokal ». »

Mercredi 11 mai 20h
Conférence inaugurale
Palais des Beaux Arts de Bruxelles
Sylvere Lotringer (Professeur, University of Columbia, New York City) : Nietzsche à Las Vegas

Jeudi 12 mai
09h00 Mot d'accueil
9h15 Introduction
9h45 François Cusset (Professeur, Université de Paris Ouest Nanterre) : Raisons de l'art et folie de la théorie.
10h30 Erik Verhagen (Maître de conférence, Université de Valenciennes) : De la mort de l'auteur à la naissance du lecteur. Une perspective conceptuelle.
11h45 Larisa Dryansky (Chargé de cours, ENSAD, Paris) : Post-minimalisme et phénoménologie sartrienne : les cas de Mel Bochner et Dan Graham.
14h00 Katia Schneller (Professeur, Ecole supérieure d'art de Grenoble) : Développer une "activité structuraliste" dans le domaine artistique, un moyen de décloisonner les catégories traditionnelles.
14h45 Stephen Melville (Professeur, The Ohio State University) : Minimalism and the Fate of "Theory".
16h00 Peter Osborne (Professeur, Kingston University, London) : October and the Problem of Formalism.

Vendredi 13 mai
9h00 Mot d'accueil
9h15 Introduction
9h45 Jean Michel Rabaté (Professeur, Pennsylvania University, Philadelphia): Rire avec la Méduse : Cixous, Horn, Spero et Schneeman
10h30 Rachel Haidu (Professeur associé, University of Rochester, New York) : Le système des objets : film, feminism and the domestication of the sign.
11h45 Kassandra Nakas (Assistant professeur, University Of Arts, Berlin) : "Simulationism" and its Discontents : Peter Halley reading Baudrillard.
14h00 Benjamin Greenman (Chargé de cours, Glasgow School of Art et Open University in Scotland) : Blanchot, Tel Quel and the formation of a Sadean aesthetic in the work of Vito Acconci.
14h45 Philip Armstrong (Professeur associé, The Ohio State University) : (Imp)possibilities : Receptions of Lacoue-Labarthe.
16h00 John Rajchman (Professeur, Columbia University, New York) : A New York Story : How to do the history of theory in the visual arts today.

Samedi 14 mai
9h00 Mot d'accueil
9h15 Introduction
9h45 Table-ronde en présence de : Victor Burgin, Professeur émérite, University of California, Santa Cruz ; Laura Mulvey, Professeur, Birbeck University, London; Alexander Streitberger, Professeur, Université Catholique de Louvain ; Hilde Van Gelder, Professeur, Katholieke Universiteit Leuven.
11h 30 Clôture des travaux et débat.

Organisé par (SIC), en collaboration avec le Centre de Recherche en Théorie des Arts (CeRTA - UCLouvain) et le Lieven Gevaert Centre (LGC, KULeuven - UCLouvain). Avec le soutien du WIELS, Jeunesse & Arts Plastiques (JAP), Fonds National de la Recherche Scientifique (FRS-FNRS), Institut des Civilisations, Arts et Lettres (INCAL – UCLouvain), Service culturel de l’Ambassade de France, Wallonie-Bruxelles International (WBI).
http://www.wiels.org/site2/event.php?event_id=477

ART on PAPER

Salon du dessin contemporain à Bruxelles
The Brussels Drawing Fair
28, 29, 30 April & 1st May 2011

The White Hotel
Avenue Louise 212
1050 Brussels

Artiste(s) one man show: Charles de Lantsheere
Baltazar (Avenue du Haut Pont 5, 1060 – Bruxelles, http://www.baltazar.be/)

La deuxième édition d’Art on Paper aura lieu du 28 avril au 1er mai 2011 dans le cadre du White Hotel sur l’avenue Louise. Ainsi, Art on Paper ouvre ses portes aux amateurs et aux connaisseurs en leur proposant dans chacune des 50 chambres de l’hôtel les œuvres originales sur papier de galeries belges ou étrangères. Œuvres modernes et contemporaines.
http://www.artonpaper.be/

Autre exposants : Galerie Vieille-du-Temple, Galerie Véronique Smagghe, Galerie Arielle d’Hauterives, 3ème Rue Galerie, A&A Kunst Integratie, Artiscope, Galerie Françoise Besson, Gery Art Gallery, Galerie Pierre Hallet, Galerie Jan Dhaese, Galerie Maria Lund, Office d’Art Contemporain, Galerie Pascal Polar, etc.

lundi 25 avril 2011

Géométrie de l'absence à la librairie Quartiers Latins

Encore une semaine
Géométrie de l'absence

Dans le cadre de “Drawing in an Expanded Field” 300 ans d’existence de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles-EsA et 30 ans de l’atelier de dessin
exposition des étudiants de l’option “dessin” de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles à la librairie Quartiers Latins

14 place des Martyrs
1000 Bruxelles
Exposition ouverte jusqu’au 30 avril 2011
du mardi au samedi
de 10 h à 18 h.

Gaston COMPERE
GÉOMÉTRIE DE L'ABSENCE
« Voici peut-être l'œuvre poétique la plus puissamment originale qui nous ait été donnée depuis les inventions de Norge. Deux géométries, en deux étages, dans ce livre de près de deux cents grandes pages de poésie en texte serré : au plafond, en citations continues, ce qu'on pourrait appeler la géométrie qui plane, le ciel irréfutable des théorèmes d'Euclide et de l'enfant Pascal, dans l'admirable français rigoureux et strict, si bien fait pour sertir leurs propositions logiques. Sous ces vérités implacablement régnantes, libellées en une ou deux lignes au-dessus de chaque poème, les unes d'un laconisme fatidique (la perpendiculaire est plus courte que toute oblique), les autres agencées comme le dessin compliqué d'un mécanisme de ballet ou de l'évolution d'un groupe d'étoiles (la somme des angles intérieurs d'un polygone convexe est égale à autant de fois deux droits qu’il y a de côtés moins deux), sous ce firmament de la raison fixe toute la libération d'une géométrie qui grouille, la géométrie en assemblée libre, où le calembour se glisse à la place de la déduction, où l'association spontanée des idées et des mots foisonne en un tourbillon vivant et grotesque, regardé de très haut par les froides maximes euclidiennes. Le monde de Jérôme Bosch jugé par la tranquillité des astres et insurgé contre elle. Cette langue grimaçante qui se fait sans cesse la parodie d'elle-même fait penser à celle où sombre le verbe de Leverkühn, le docteur Faust réinventé par Thomas Mann, quand peu à peu la maladie pénètre jusqu’à la moelle le parler du musicien prodige (musicien comme Gaston Compère). Mais ici le salut prévaudra.
Il prévaut d'abord parce que, même quand le sabbat des énormes déformations verbales bat son plein il y a les beaux vers, les beaux vers qui émergent merveilleusement de cette cavalcade de références dérisoires et d'assimilations hilarantes. Pour les aloses seules les anses d'eau douce – ouvrent au courroux des sources leur geôle rousse… Pour atteindre à pareille musique on comprend que le Leverkühn – docteur Faust de Mann ait vendu son âme au diable, et que Gaston Compère soit descendu aux enfers de son carnaval de vocables masqués comme des créatures d'Ensor. Mais la moralité de l'aventure est bien venue. Par la plus heureuse réussite de composition, il se passe, au long du poème (car ces chants séparés se lient en un poème), comme une lente guérison de ce mal pathétique du grotesque. Par moments, on a pu se demander si ce n'étaient pas les puissances d'en bas qui allaient l'emporter sur l'ordre supérieur des théorèmes impassiblement récités en haut de page; il se produisait une sorte de contamination, l'assaut de la farce atteignait les figures d'Euclide; les pieds de deux obliques égales s'écartent également du pied de la perpendiculaire, brusquement ces pieds écartés d'un pied paraissaient comiques…
Mais c'est dans l'autre sens que se décide finalement l'action du drame; car c'est un drame. La mer inférieure des fatrasies, des équivoques et des phrases en saut de mouton s'apaise (il y aurait toute une étude à faire sur ces procédés d'altération du langage dont joue Gaston Compère avec une virtuosité clownesque) et à travers les derniers poèmes monte l'aveu que rien ne déguise, ni le calembour, ni le rire efforcé, l'aveu de l'universelle et individuelle tristesse.
Vers cette conclusion apparaît cependant encore plusieurs fois une épigraphe dédaigneuse que le jeu de mots systématique permet d'attribuer à Silvio Pellico : Mé-prisons. Le lecteur ne se sent ni méprisé, ni réellement invité au mépris ; avec Pellico et avec Compère, il s'évade. »
Marcel Thiry (Le Soir)

dimanche 24 avril 2011

Artiste et immigrés



Hier colonisés aujourd’hui exploités demain régularisés de Laura Genz et Fofana Vazoumana, Editions Fage, 366 pp., 28 €.
Par Catherine Coroller
"Laura Genz est dessinatrice. Son ouvrage s’attache au combat des sans-papiers Le regard de Laura Genz est clairement militant. «C’est par hasard que je suis entrée le 7 mai 2008 dans la Bourse occupée», raconte-t-elle. La Bourse, c’est celle du travail, dans le IIIe arrondissement de Paris, investie entre le 2 mai 2008 et le 24 juin 2009 par des sans-papiers qui tentaient d’obtenir leur régularisation.
Pendant ces treize mois, un millier de personnes y ont vécu nuit et jour. Dès son arrivée, Laura Genz a commencé à dessiner. «Il n’y avait pas de projet, rien de prémédité.» Puis, elle est revenue. «Ça amusait les occupants. Ça faisait une distraction. J’étais aussi un témoin de ce qu’ils vivaient.» Un samedi, un homme lui dit : «Aujourd’hui, tu dessines la cuisine !» Les croquis sont affichés sous le porche de la Bourse. «Des gens ont dit : "on en veut !" Une femme m’a encouragée : "Vas-y, fais-en des cartes postales, on va les vendre, ça fera des sous."» Les ventes couvrent les besoins en riz des occupants.
Par hasard, Hou Hanru, commissaire de la dixième édition de la biennale d’art contemporain de Lyon passe devant l’établissement occupé : «C’est ainsi que les dessins y ont été invités.» L’éditeur Gilles Fage visite la biennale : «Et pouf ! Voilà le livre.» Les 328 dessins racontent la vie quotidienne. Un matelas replié en haut d’un escalier. Un cours d’alphabétisation dans le hall d’entrée. Un homme en train de se laver les pieds dans un lavabo. […]"
http://www.liberation.fr/societe/01012327842-vues-croisees-sur-la-vie-des-immigres



Wifredo Lam illustre Fata Morgana d’André Breton













Wifredo Lam’s untitled pencil and ink drawing was executed in 1941 as part of the series of illustrations he made for Fata Morgana by André Breton, published the following year.

« Pendant l’hiver 1940-1941, Lam et Breton apprennent à s’estimer. Le poète a le don de reconnaître une œuvre en marche et pressent chez Lam le potentiel d’un monde visionnaire. Quand il lui demande d’illustrer son poème Fata Morgana, empli de souvenirs mexicains, Lam s’exécute et réalise des centaines de dessins au crayon et à la plume qui annoncent toutes les particularités de son art à venir. En mars, six de ses dessins accompagnent l’impression de cinq exemplaires (éditions du Sagittaire), mais le livre ne reçoit pas son visa de censure. Il est interdit parce que Breton est suspecté d’anarchisme, son ouvrage traité de « négation de l’esprit de révolution nationale » et son illustrateur incarne à la fois l’art dégénéré et l’impureté raciale… »

















Aimé Césaire, Lam, Picasso – « Nous nous sommes trouvés »
Grand Palais, Galeries nationales
16 mars 2011 – 6 juin 2011

http://www.rmn.fr/francais/les-musees-et-leurs-expositions/grand-palais-galeries-nationales-9/expositions/aime-cesaire-lam-picasso



lundi 18 avril 2011

Déroute de la “pensée du nombre”

« En dépit des dégâts économiques - douloureux - que cette crise financière provoquera, il est probable qu’elle aura pour effet de nettoyer les esprits, de les «désenvoûter» pourrait-on dire. Voilà des décennies que, à notre corps défendant, nous sommes prisonniers d’une vision quasiment comptable du monde, de la vie quotidienne, des priorités humaines. Nous allons peu à peu réapprendre ces évidences. On pense à cette réflexion teintée d’ironie que faisait le philosophe Cornélius Castoriadis (disparu en 1997) : «Après tout, les hommes ne sont pas venus sur terre pour faire de l’économie.» Nous avons oublié qu’il existe, après tout, une autre acception de ce mot. Les «valeurs» sont d’abord affaires humaines. La gratuité est une valeur, la loyauté aussi ; le don – je pense notamment aux analyses produites depuis plus de vingt ans par les animateurs du Mauss (Mouvement anti-utilitariste des sciences sociales) – est un mode d’échange et la frugalité bien comprise un choix de vie qui fait passer l’être avant l’avoir. Or, voilà belle lurette, en effet, que tous les modes de raisonnement qui procèdent de l’économie ont supplanté les autres. Le «combien» passe avant le «comment». Ce qui se compte devient plus important que «ce qui compte». L’urgence (prétendue) prend toujours le pas sur l’essentiel. En prenant du recul, nous allons mieux mesurer, rétrospectivement, cette incroyable hégémonie du quantifiable. Sans en être toujours conscients, nous sommes encore intoxiqués par ce qu’on pourrait appeler la «pensée du nombre». Tirage d’un livre, taux d’écoute d’une émission, performances d’un lycée, rentabilité d’un hôpital, taux de croissance, rendement d’une action : on pourrait multiplier ces exemples à l’infini. Or, bien au-delà de la finance elle-même, c’est à une déroute ontologique de cette pensée exclusivement calculatrice - et utilitariste - que nous assistons. Déroute du court terme obsessionnel sur le long terme, faillite de l’immédiateté spéculative sur le «projet». La crise remet doucement, lentement, les pendules à l’heure. Elle nous réapprend que la temporalité des sociétés humaines n’est ni celle de la Bourse ni celle des ordinateurs, de même que la logique d’une vérité journalistique n’est pas celle du scoop. Rappeler tout cela, ce n’est pas verser dans un moralisme benêt. C’est en revenir aux ingrédients symboliques qui permettent tout simplement à une société humaine d’exister. Et de durer. […] » JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD Ecrivain, essayiste, éditorialiste au Nouvel Observateur. Dernier ouvrage paru : La Vie vivante, contre les nouveaux pudibonds, éditions les Arènes, 2011. http://www.liberation.fr/tribune/01012330001-deroute-de-la-pensee-du-nombre

jeudi 7 avril 2011

S'éloigner du bruit pour entendre

S'éloigner du bruit pour entendre
Un projet en résonances...
Martina Kramer et Sylvie Pic, exposition
Catherine Vernerie, création graphique
Patrick Dubost, poésie sonore
du 16-04-11 au 04-06-11
Atelier d'Art Fernand Bourgeois
14, place du Postel F -
84400 Apt en Provence
Capter les signaux, la matière et les vibrations. Cette exposition met en avant la rencontre entre différentes langues : celle de l'installation et du dessin, celle du corps, celle de la poésie et celle de la science.

Vendredi 13 mai : lecture de Patrick Dubost à 18h Plus d'infos : 04 90 04 37 14

lundi 4 avril 2011

Camille Nicolle, Prix du Jury de la FID

Camille Nicolle remporte le Prix du Jury de la FID Art Media Agency (AMA). "Cette année pour sa troisième édition la foire internationale du dessin (FID) a récompensé la bruxelloise Camille Nicolle en lui décernant le Prix du Jury qui consiste dans l’opportunité d’une exposition personnelle à la galerie Catherine Putman (40 rue Quincampoix, 75004 Paris). La foire a lieu à la Cité Internationale des Arts réunissant 100 étudiants provenant de 14 pays européens et de 40 écoles différentes enseignant les beaux-arts. Parmi elles l’École nationale supérieure des beaux arts de Paris et la Central Saint Martins – Byam Shaw University of the Arts de Londres. Camille Nicolle à 25 ans est étudiante à l’Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles en 5ème année de l’option “illustration”. Keke Vilabelda, étudiante à la Central St Martins, remporte la mention spéciale du jury." http://www.artmediaagency.com/6648/camille-nicolle-remporte-le-prix-du-jury-de-la-fid/