Hier colonisés aujourd’hui exploités demain régularisés de Laura Genz et Fofana Vazoumana, Editions Fage, 366 pp., 28 €.
Par Catherine Coroller
"Laura Genz est dessinatrice. Son ouvrage s’attache au combat des sans-papiers Le regard de Laura Genz est clairement militant. «C’est par hasard que je suis entrée le 7 mai 2008 dans la Bourse occupée», raconte-t-elle. La Bourse, c’est celle du travail, dans le IIIe arrondissement de Paris, investie entre le 2 mai 2008 et le 24 juin 2009 par des sans-papiers qui tentaient d’obtenir leur régularisation.
Pendant ces treize mois, un millier de personnes y ont vécu nuit et jour. Dès son arrivée, Laura Genz a commencé à dessiner. «Il n’y avait pas de projet, rien de prémédité.» Puis, elle est revenue. «Ça amusait les occupants. Ça faisait une distraction. J’étais aussi un témoin de ce qu’ils vivaient.» Un samedi, un homme lui dit : «Aujourd’hui, tu dessines la cuisine !» Les croquis sont affichés sous le porche de la Bourse. «Des gens ont dit : "on en veut !" Une femme m’a encouragée : "Vas-y, fais-en des cartes postales, on va les vendre, ça fera des sous."» Les ventes couvrent les besoins en riz des occupants.
Par hasard, Hou Hanru, commissaire de la dixième édition de la biennale d’art contemporain de Lyon passe devant l’établissement occupé : «C’est ainsi que les dessins y ont été invités.» L’éditeur Gilles Fage visite la biennale : «Et pouf ! Voilà le livre.» Les 328 dessins racontent la vie quotidienne. Un matelas replié en haut d’un escalier. Un cours d’alphabétisation dans le hall d’entrée. Un homme en train de se laver les pieds dans un lavabo. […]"
http://www.liberation.fr/societe/01012327842-vues-croisees-sur-la-vie-des-immigres
Par Catherine Coroller
"Laura Genz est dessinatrice. Son ouvrage s’attache au combat des sans-papiers Le regard de Laura Genz est clairement militant. «C’est par hasard que je suis entrée le 7 mai 2008 dans la Bourse occupée», raconte-t-elle. La Bourse, c’est celle du travail, dans le IIIe arrondissement de Paris, investie entre le 2 mai 2008 et le 24 juin 2009 par des sans-papiers qui tentaient d’obtenir leur régularisation.
Pendant ces treize mois, un millier de personnes y ont vécu nuit et jour. Dès son arrivée, Laura Genz a commencé à dessiner. «Il n’y avait pas de projet, rien de prémédité.» Puis, elle est revenue. «Ça amusait les occupants. Ça faisait une distraction. J’étais aussi un témoin de ce qu’ils vivaient.» Un samedi, un homme lui dit : «Aujourd’hui, tu dessines la cuisine !» Les croquis sont affichés sous le porche de la Bourse. «Des gens ont dit : "on en veut !" Une femme m’a encouragée : "Vas-y, fais-en des cartes postales, on va les vendre, ça fera des sous."» Les ventes couvrent les besoins en riz des occupants.
Par hasard, Hou Hanru, commissaire de la dixième édition de la biennale d’art contemporain de Lyon passe devant l’établissement occupé : «C’est ainsi que les dessins y ont été invités.» L’éditeur Gilles Fage visite la biennale : «Et pouf ! Voilà le livre.» Les 328 dessins racontent la vie quotidienne. Un matelas replié en haut d’un escalier. Un cours d’alphabétisation dans le hall d’entrée. Un homme en train de se laver les pieds dans un lavabo. […]"
http://www.liberation.fr/societe/01012327842-vues-croisees-sur-la-vie-des-immigres
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