dimanche 22 mai 2011

L’image pense.

L’image pense. Image et langage chez Aby Warburg, Ernst Cassirer et Erwin Panofsky
Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris

Conception et organisation :
Journées de recherche organisées à l’initiative de Maud Hagelstein (F.R.S-FNRS, ULG, Belgique), Audrey Rieber (eikones, Bâle, Suisse), Muriel van Vliet (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris et Université de Rennes 1)

Présentation :
Deux volets :
1/ Mardi 31 mai 2011 (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris)
Premier volet organisé par le Centre Allemand d’Histoire de l’art de Paris dans le cadre du thème annuel « Parler par l’image- Parler sur l’image ».
2/ Le second volet de ces journées se tiendra le vendredi 16 décembre 2011 à l’Université de Liège Place du XX août, 7 B - 4000 Liège
Second volet organisé par le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Esthétique et philosophie de l’art » et le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Historiographie et épistémologie de l’histoire de l’art » (Belgique)

Thème des deux journées et enjeux
"L’amateur ou le chercheur curieux de la puissance significative de l’image se voit aujourd’hui confronté à une profusion de discours sur l’image et sur l’art puisqu’à ces disciplines traditionnelles que sont la philosophie de l’art, l’esthétique et l’histoire de l’art se sont ajoutées les visual studies, la Bildkritik, la Bildwissenschaft ou encore l’anthropologie du visuel. Interroger les fondements philosophiques des discours consacrés à l’image (d’art) et tout particulièrement la possibilité d’une pensée de l’image, au double sens du génitif subjectif et objectif, nous semble donc de la première importance. Selon quelles modalités en effet faut-il aborder l’image (notamment d’art) et son mode spécifique de signification ? Comment dégager ses éléments les plus signifiants et est-il possible de les « traduire » en un discours ? Nous souhaitons examiner ces questions d’une portée philosophique générale sous le filtre des théories et des pratiques d’Aby Warburg, d’Ernst Cassirer et d’Erwin Panofsky qui se sont attachés à la question de la signification de l’image en l’ancrant dans son contexte culturel, historique et anthropologique. Le fait qu’ils contribuent tous trois à théoriser l’histoire de l’art sous la forme qu’elle prend à la fin du 19ème et au début du 20ème nous invitera à nous demander si l’histoire de l’art constitue un lieu privilégié pour penser l’articulation de l’image et du langage, de l’image et de l’histoire.
Parce qu’il est devenu de coutume d’opposer Warburg à Panofsky, et d’ancrer la pratique iconologique de ce dernier dans le sillage néo-kantien de Cassirer, nous avons pris le parti d’étudier plutôt la constellation qu’ils forment et qui les rassemble autour du problème de la signification de l’image et de la spécificité de la pensée qui y est à l’œuvre. Iconologie critique, méthode iconologique, philosophie des formes symboliques constituent en effet des variations sur la façon d’envisager la pensée, le langage et l’image ainsi que leurs rapports. Si ces trois penseurs retiennent ici notre attention, c’est qu’ils ont contribué à comprendre l’ « intelligence » du monde visuel et à la mettre en valeur. Au moment où Warburg développait le concept d’espace de pensée (Denkraum) relatif à l’iconosphère renaissante, Cassirer et Panofsky, guidés par les principes du néokantisme, tentaient de dégager les réseaux de sens de l’image pour déterminer les clés de la rationalité picturale. Parler de « sens de l’image », avancer même que l’image « pense », implique non seulement que l’on reconnaît l’existence d’une logique propre à l’image dont l’organisation interne est productrice de signification, mais que l’on voie en elle le travail d’un certain logos. C’est ce positionnement autrement plus polémique que nous avons à cœur d’explorer.
Mais comment rendre raison de cette « pensée » au travail dans les images (d’art) ? Par quels moyens rendre compte de cette pensée immanente à l’œuvre d’art et de quelle nature est-elle ? Dans quelle mesure a-t-elle un impact sur la méthode de l’historien et du philosophe soucieux d’inscrire l’image dans la culture et l’histoire ? Le cœur du problème nous semble résider dans le statut de la pensée et dans son rapport au langage. Si le langage et l’art appartiennent chez Cassirer à une même fonction symbolique générale, ils constituent néanmoins des modalités différentes de cette fonction. Est-ce à dire que l’image produit un type de pensée et de signification indépendamment du langage ? Que la signification de l’image ne se réduise pas à sa traduction en mots signifie-t-il que l’on peut se passer du paradigme du langage ? L’ambiguïté, la plurivocité, les contradictions des images rendent d’autant plus urgente une clarification des modalités et de la portée du discours qui lui est consacré."

Programme de la journée parisienne :
Mardi 31 mai 2011

Adresse :
Centre Allemand d’Histoire de l’Art/Deutsches Forum für Kunstgeschichte
10 place des Victoires
75002 Paris

• 9H30-10h30 : Andreas Beyer : « Exile in cinema. Panofsky in the USA »
• 10H30-11H30 : André Stanguennec : « Le cinéma et la peinture comme formes symboliques : autour d’Erwin Panofsky et d’Ernst Cassirer ».
• 11H45-12H45 : Maud Hagelstein : « Images et Denkraum (espace de pensée) : l’œuvre d’art comme solution critique aux tensions culturelles ».
• 14H00-15H00 : Audrey Rieber : « Texte, image et pensée. Du ‘logocentrisme’ de Panofsky ».
• 15H00-16H00 : Dimitri Lorrain : « Cassirer/Warburg : la pensée de l’image entre dispositif culturel et pratique thérapeutique ».
• 16H15-17H15 : Caroline Behrmann : « Le mythe et la magie dans la pensée d’Aby Warburg et d’Ernst Cassirer ».
• 17H15-18H15 : Gwendolyn Schneider : « Erwin Panofsky und die Sprache (der Kunst) ».

vendredi 20 mai 2011

Pink is the Most Manly Colour



"Pink is the Most Manly Colour" in de Braziliëstraat 29, te 2000 Antwerpen.

www.mx7gallery.com
MX7 GALLERY // ANTWERP
... brings to you a selection of contemporary art with a focus on science-art and interdisciplinary art. MX7 is not only a gallery, it is also a platform for artists and socio-cultural organisations when they engage in applications for funding, networking, production management or communication services, based in Antwerp, Belgium.

mardi 17 mai 2011

Burroughs reste sulfureux

L’Europe démocratique ne se construira pas en un jour
L'éditeur turc Irfan Sanci à nouveau devant les tribunaux
L'éditeur Irfan Sanci, le livre de Burroughs incriminé et sa traduction en turc
« Le P-DG de Sel est poursuivi pour avoir publié La machine molle, de William Burroughs.
Après un procès en 2010 pour avoir traduit et publié en Turquie Les exploits d’un jeune Don Juan, roman érotique de Guillaume Apollinaire http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=5441
l’éditeur Irfan Sanci se retrouve à nouveau poursuivi pour “obscénité” par la justice turque au titre de l’article 226 du code pénal pour la publication de La machine molle de William Burroughs.

L’Union internationale des éditeurs (UIE/IPA) réclame, mardi 17 mai dans un communiqué, l’acquittement immédiat du P-DG de Sel. “Le fait que le lauréat de notre prix de la liberté IPA 2010 se trouve de nouveau accusé d’obscénité est une source de stupéfaction et de déception”, déclare le président de la commission “Liberté de publier” de l’organisation, Bjørn Smith-Simonsen. Il rappelle en outre que la Cour européenne des droits de l’Homme a déjà condamné la Turquie en février 2010 pour avoir violé l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme (sur la liberté d’expression) en censurant les Onze mille verges d’Apollinaire en 1999.

L’UIE considère que les poursuites concernant la traduction de William Burroughs relèvent de la violation de ce même article. Bjørn Smith-Simonsen a estimé que “le procédé appliqué et la décision elle-même, prise par un comité gouvernemental, est antidémocratique, anachronique et indigne d’une société moderne et ouverte. Sanci est harcelé pour le simple fait qu’il exerce son métier d’éditeur. A une époque où les conditions de liberté de publication sont à nouveau menacées en Turquie, il est urgent de mettre un terme à ces pratiques”.

Dans l’affaire impliquant la traduction d’Apollinaire, Irfan Sanci avait été acquitté le 7 décembre 2010. L’IPA s’était félicité de cette décision, espérant qu’elle conduirait à l’abandon de poursuites contre d’autres éditeurs pour des chefs d’accusation similaires, et à une baisse significative des procès liés à la liberté d’expression en Turquie. L’association constate que cela n’a malheureusement pas été le cas.

En mai 2010, un tribunal d’Istanbul avait décidé d’envoyer les titres publiés par Irfan Sanci à un comité ministériel pour la protection de l’enfance vis-à-vis de publications indécentes afin de décider s’il s’agissait de littérature ou d’obscénité, une première pour ce comité fondé en 1927. »
http://www.livreshebdo.fr/etranger/actualites/l-editeur-turc-irfan-sanci-a-nouveau-devant-les-tribunaux/6684.aspx

dimanche 15 mai 2011

Arié Mandelbaum tout craché


Arié Mandelbaum tout craché
Maurice-Moshé Krajzman

"De la photographie elle-même, il convient de souligner le manquement. Jouant à plein dans la répétition.
Répétition qui, à proprement parler, manque. Dans la mesure où répétition n'est pas retour. Ni retour ni reproduction.
Arié Mandelbaum, Portrait de Julien Lahaut, 70 x 100 cm. La répétition se produit toujours comme au hasard (l) qui lui-même s’exprime comme une nécessité : celle d’une rencontre essentiellement manquée, impossible.
Du Réel comme rencontre, du Réel “dans son expression infatigable” (2). Voilà la photographie.
Barthes a pourtant beau affirmer que la photographie reproduit à l’infini ce qui n’a eu lieu qu’une fois, on ne pourra le suivre qu’à se demander si même “ça” a eu lieu une fois.
Ou alors, “ça” a eu lieu comme a eu lieu ce que, dans l’histoire de la psychanalyse on a appelé “le traumatisme”, le “trauma”. C’est-à-dire fort peu.
Tant, qu’à faire un pas serait de projeter le passé dans un discours en devenir (3)!
Ou dans un tableau.
A quel point le monde tient dans le fantasme et comment le peintre y participe dans ce qui le fait peintre, on en tient la marque d’Arié Mandelbaum quand il se met à dessiner, à peindre la photo de sa mère... ou du Président Mitterrand.
Arié Mandelbaum, Etude pour un portrait de ma mère, 50 x 65 cm.
Tentative de restitution qui, de son ratage fait l’idéal de la scène.
Scènes de la famille Mandelbaum saisies comme un fantasme. Scènes idéales où le passage de la photographie à la toile ne fait qu’accentuer la place de chaque personnage dans sa fonction d’être en représentation. En ne le sachant pas. Ou, comme Mitterrand, en le sachant “à peine”.
Exactement comme dans le fantasme.
Procéder par “inspiration” à partir d'une photographie – démarche fréquente chez Arié Mandelbaum – revient à inscrire un tableau dans le tableau.
Comme Velasquez le fait dans Les Ménines, comme Magritte s'y engage dans la Tentative de l'impossible.
Arié Mandelbaum, Etude d’après Les Ménines, 70 x 100 cm.
L’impression d’ensemble est d’étrangeté. Mitterrand est très nettement en représentation plutôt que représenté. Et c’est bien un piège à regards que nous tend Mandelbaum.
Piège doublement retors, car ce portrait a beau venir d’un “cliché”, il n’en fait pas moins écran. Au même titre qu’Arié en autoportrait, il s’agit d’une nature morte... de vivant, d’un tableau vivant, d’une vision, d’un fantasme.
On a beau nous faire croire qu’il s’agit de la réalité (quoi de plus “réel” que Mitterrand sortant de la synagogue après l’attentat de la rue Copernic ?), il n'en s’agit pas moins d’une réalité qui se trouve être marginale. Marginalisée par le désir (du photographe et du dessinateur) et projetée en écran.
Arié Mandelbaum, Mitterrand, 1983, fusain, 73 x 110 cm.
Photos-images-écrans qui rejoindront la “galerie des ancêtres” ou l’album de famille. On en longera les bords, on en tournera les pages en filant des souvenirs... écran.
Tourmentés, nous le serons alors comme spectateurs pris au piège de ces dessins noirs.
Regardés par ces portraitures qui ne voient pas, nous serons pris d’angoisse et de vertige, littéralement prisonniers.
“Un tableau nous retenait prisonniers” écrivait Wittgenstein, “Et nous ne pouvions nous en dégager. Car il était contenu dans notre langage et le langage ne semblait que nous le répéter inexorablement” (4).
Si ces portraits ne se soutenaient que d’Arié Mandelbaum se mirant dans un miroir (ce qui est, apparemment au départ de certains autoportraits), et même si Arié n’était que “tout le portrait de sa mère”, ou sa mère “tout le portrait d’Arié” (Arié tout craché), ils ne produiraient pas cet effet.
Car ce qui est si traîtreusement “offert” à nos regards, ce n'est pas le mirage du peintre, “modèle compliqué d'un artiste” (Baudelaire).
Non ! si Arié se tire le portrait, c'est pour abîmer le nôtre dans la force d'attraction de son fantasme.
Insidieusement, et contrairement aux injonctions des lignes internationales (e pericoloso sporgersi), il nous demande de nous pencher, avec lui, par la fenêtre. Et non de le mirer se mirant au miroir.
Aimantés, nous en perdons la boussole. C’est le vertige, et le tour est joué.
Engagé dans l’aventure de la figure (5), Arié Mandelbaum le sera au titre de se trouver au milieu de ce qu’il peint (5).
Certes, mais au balcon et non au miroir."
Maurice-Moshé Krajzman

1. Jacques Lacan, Le séminaire, Livre XI, p. 54.
2. Roland Barthes, La Chambre Claire, Cahiers du cinéma. Seuil, Paris 1980, p. 15.
3. Jacques Lacan, Ecrits, p. 225.
4. Wittgenstein dans Recherches philosophiques, cité par Jean Clair dans le catalogue de la rétrospective
Magritte â Bruxelles en 1978, p. 44.
5. Jacques Lacan : “le sujet est engagé dans l'aventure de la figure”, “le peintre est au milieu de ce qu’il peint”. Le séminaire, 1966, (inédit).

Texte publié dans Revue et corrigée 16, “Arié Mandelbaum”, été 1984, Bruxelles, pp. 59-62.

Arié Mandelbaum

Arié Mandelbaum
Exposition
Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles
Rue du Midi 144, 1000 Bruxelles
du samedi 14 au jeudi 19 mai 2011

Hommage à Arié Mandelbaum lors de la troisième édition du Parcours d’Artistes.

« Arié nous semble être à l’image même de ce soutien à la création artistique actuelle. A l’instar de ces maîtres du Quattrocento qui accueillaient de jeunes disciples au sein de leurs ateliers, il permet régulièrement, sous son regard bienveillant et empreint d’humilité, à de jeunes peintres, d’anciens élèves, de travailler voire d’exposer en ses murs, comme il en a par exemple été question lors des deux précédentes éditions de Visit. C’est pour nous un plaisir immense de mettre, une fois de plus, en lumière le travail de ce grand artiste et qui plus est de le faire au cœur même de l’Académie royale des Beaux-Arts, lieu de son apprentissage personnel de la peinture, plate-forme d’émulation artistique et carrefour d’une réflexion quotidienne sur l’Art aujourd’hui. »


« Les peintures d’Arié Mandelbaum se concentrent en quelques noyaux d’images originelles.
Elles interrogent sans cesse l’histoire collective – la shoah – où s’inscrivent les destins des disparus et des survivants. Ce néant, en activité, détermine la démarche du peintre qu’elle soit apparition ou effacement des figures.
La présence qui s’y affirme se déploie en un temps singulier où le passé et le futur entrent en collision. Ce travail de reconstitution de la mémoire intègre les images de la chute et du couple chassé du paradis, les souvenirs d’enfance, les corps des amants dans l’étreinte et la séparation. Quel espace inventer pour réunir les braises de cette passion, pour conjurer la peur sans l’escamoter ? Qu’inscrire sur le blanc du papier pour qu’apparaisse ce qui sans cesse se défait, dont ne demeurent que les traces et leur spectre coloré. Un tremblement contamine le blanc, nous rappelle ce qui fut et sans cesse revient nous hanter. »
Serge Meurant

Judith Duchêne, Céline Bourseaux, Jessica Duquesne, Francis Gaube

DESSIN / PEINTURE, CROISÉS DE CHAMPS, LISIÈRES, BORDURES ET FRANGES
EXPOSITION
L'ARBA-ESA ET LE ‘75, OPTIONS DESSIN ET PEINTURE

Exposition du 19 au 21 mai 2011, de 14 h à 18 h
à la Galerie Nardone
34-36 rue Saint-Bernard
1060 Bruxelles
Vernissage le mercredi 18 mai à 18 h 30

Exposants :
Victoire Poot Baudier, Laura Fanara, Ronja Schlickmann, Emmanuelle Williot, Judith Duchêne, Céline Bourseaux, Jessica Duquesne, Francis Gaube.

mercredi 11 mai 2011

Michel Guérin à la libraire Tropismes

Michel Guérin


mardi 31 mai 2011 à 19h15
à la libraire Tropismes
Galerie des Princes 11
1000 Bruxelles
La librairie Tropismes vous invite à rencontrer le philosophe Michel Guérin pour fêter la parution de deux nouveaux livres Le fardeau du Monde (éd. Encre Marine) & La peinture effarée. Rembrandt et l'autoportrait (éd. La Transparence).


Michel Guérin , écrivain, philosophe, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, depuis Nietzsche, Socrate héroïque, son premier livre (Grasset, 1975). Il a dirigé jusqu'en 2009 le LESA (Laboratoire d'Études en Sciences des Arts) de l'université de Provence : professeur des universités, membre de l'Institut universitaire de France (2005-2010), il enseigne l'esthétique à Aix-en-Provence. Il a notamment publié chez Actes Sud, La Terreur (1990) et La Pitié (2000), ainsi que Philosophie du geste (1995), chez Jacqueline Chambon, Nihilisme et modernité (2003) et aux éditions La Part de l’Œil, L’espace plastique (2008).

L'auteur s'entretiendra avec Sami El Hage.

lundi 9 mai 2011

Colloque. Survivance d'Aby Warburg

Colloque
Survivance d'Aby Warburg
Sens et destin d'une iconologie critique
Deuxième Volet : Motifs wargburgiens
Bordeaux, les jeudi 19 et vendredi 20 mai 2011

CAPC – Musée d'art contemporain de Bordeaux – Auditorium
7, rue Ferrère, F-33000 Bordeaux, France


Aby Warburg, Atlas Mnemosyne, 1924 – 1929.

Le premier volet du colloque sur l’œuvre d’Aby Warburg qui s’est tenu à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris le 18 et 19 novembre 2010, colloque intitulé « à la lettre » et consacré à l’étude de sa genèse et de ses sources se prolonge aujourd’hui au CAPC.
Ce second volet ambitionne de mesurer l’extraordinaire valeur heuristique que recèle la démarche iconologique d’Aby Warburg. Quelle résonance l’œuvre possède-t-elle par-delà ses textes ? Quel est son devenir et, de façon plus pragmatique, comment utiliser ses intuitions ? De fait, la science des images instaurée par Warburg aboutit, et ce n’est pas son moindre résultat, à l’invention de nouveaux thèmes et objets. Il est loisible de se pencher sur ceux que Warburg a lui-même élaborés (la grisaille, la Ninfa), mais, en prolongeant sa pensée, on peut en proposer d’autres. Il s’agirait en l’occurrence de faire subir à Warburg le traitement même qu’il réservait aux images et de suggérer des déplacements, des hybridations, des transformations, des découpes et des montages. La pertinence de la méthode warburgienne au regard du cinéma mérite notamment d’être interrogée, mais on peut encore se pencher sur les perspectives interprétatives qu’elle ouvre dans le domaine de la photographie et même dans celui de l’informatique. Qu’en est-il, enfin, de ses usages en anthropologie ou dans l’étude des cultures non-occidentales ? Au-delà des clivages disciplinaires, c’est bien la portée d’une pensée de l’image et de l’histoire de la culture fort originale qu’il s’agira d’interroger.

Organisé par : L'université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3.En collaboration avec l'Institut National d'Histoire de l'Art, Paris ; le CAPC, Bordeaux ; l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris; l'Institut Germanique d'Histoire de l'art, Paris ; le centre de recherches CLARE.Avec l'aide du Service culturel de l'université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3.

Deuxième volet : Motifs Warburgiens
Jeudi 19 mai, 9h00 - 19h00
Mnemosyne et la pensée-atlas
• 9h45 Michael Diers : Album, Atlas and Archive. Warburg and the Arts
• 10h30 Georges Didi-Huberman : Mnémosyne ou le regard embrassant
• 11h30 Giovanni Careri : la pathosformel chrétienne : polarisation et re-polarisation des formules pathétiques antiques
• 12h15 Aurora Fernandez-Polanco : Mnémosyne à l’époque de la digitalisation globale

Histoire et historiens de l’art
• 14h15 Roland Recht : L’iconologie d’Aby Warburg. Enquête sur son origine
• 15h00 Michela Passini : L’Histoire de l’art comme histoire de civilisations : Eugène Müntz, un interlocuteur français d’Aby Warburg
• 15h45 Marie Tchernia-Blanchard : Résonances warburgiennes en France dans les années 1930 : La survivance de l’antique chez Jean Adhémar et Jean Seznec
• 16h45 Katia Mazzucco : Bild und Wort : a method for the Bildwissenschaft

Résonances anthropologiques
• 17h30 Carlo Severi : Agentivité et espace de pensée : à partir du concept de Denkraum
• 18h15 Claude Imbert : Aby Warburg: Transfert d'images , Atlas et exposition

Vendredi 20 mai
Les formules de pathos en devenir
• 9h15 Karine Winkelvoss : Poétique de la Pathosformel. Warburg et Sebald
• 10h00 Antonio Somaini : La notion de « formule du pathos » dans la pensée de S. M. Eisenstein
• 11h00 Sigrid Weigel : Regarder l’opéra avec Warburg
• 11h45 Andrea Pinotti : Warburg et le « manétisme »

Warburgiana : portrait, Ninfa
• 14h00 Denis Vidal : De Santa Trinita à Madame Tussaud à Londres. Art du portrait et figures de cire dans l’Angleterre victorienne
• 14h45 Xavier Vert : Survivance rituelle et prophétique dans un portrait charge du Bernin
• 16h15 Filippo Fimiani : Lieux communs cinétiques. De Nymphas, Nymphettes et Sylves
• 17h00 Bertrand Prévost : Direction-dimension : Ninfa et putti

http://www.capc-bordeaux.fr/programme/survivance-daby-warburg

The Warburg Institute, Londres :
http://warburg.sas.ac.uk/index.php?id=435
Biographie, Dictionary of Art Historians :
http://www.dictionaryofarthistorians.org/warburga.htm
Projet Warburg Electronic Library :
http://www.welib.de/

lundi 2 mai 2011

Victor Segalen et l'exotisme

Victor Segalen RENCONTRES EN POLYNESIE 22 avril - 6 novembre 2011 Abbaye de Daoulas, Chemins du patrimoine en Finistère, 21 rue de l’Eglise, F-29460 DaoulasL'édition originale de Stèles publié par Victor Segalen en 1912 à Pékin. 

Segalen, versant polynésien « DAOULAS – L’homme a laissé une trace fugitive mais éclatante dans l’album des explorateurs-ethnographes. Médecin de la marine, poète (Stèles), dessinateur, sinologue, archéologue auteur de découvertes en Chine (monuments de la dynastie Han). Victor Segalen, Manuscrit du journal des îles, 1902-1904, BnF, département des Manuscrits. 

Victor Segalen (1878-1919) est malaisé à caser dans une catégorie, si ce n’est celle des fous de voyage. L’abbaye de Daoulas se penche sur cette figure originale en réunissant des témoignages de sa passion pour la Polynésie : masques et tikis en bois, proues de pirogue, bijoux et ornements, casse-tête des Marquises ou effigies religieuses, jusqu’à sa trousse de chirurgien. Plutôt que de grandes institutions internationales, les objets sont autant de petits bijoux exhumés de musées de province trop peu visités – du musée d’Art et d’Histoire de Langres au Château-musée de Boulogne-sur-Mer. » http://www.artaujourdhui.info/art-aujourdhui-hebdo-00476.html 

« La pensée de Victor Segalen constitue un outil étonnamment actuel d'exploration pour la rencontre avec l'Autre. Il renouvelle radicalement la notion d'exotisme au début du 20e siècle et la modernité et la singularité de sa pensée persistent encore aujourd'hui. Très tôt dans son œuvre, il soulève le problème des cultures et des traditions extra-européennes en voie de disparition sous l'effet de la colonisation (poids économique et joug religieux imposés par les colons). La vision d'une culture en déclin (en l'occurrence les Maoris) lui fait "comprendre que, désormais, sa tâche sera de sentir et d'exprimer la saveur du Divers" en explorant le monde. L’exposition met l'accent sur la période polynésienne de la vie de Segalen, avant ses grands voyages en Chine. Elle présente des œuvres et des objets européens, en dialogue avec des pièces venues de Polynésie, jouant la carte du « mélange d’exotismes ». 
Le Breton débarque aux îles Marquises en 1903, il a vingt-cinq ans, et y découvre une culture pour laquelle il se passionne. Au contact de ses habitants, il élabore peu à peu une nouvelle conception de l’exotisme, qui trouve parallèlement sa source dans l’art de Paul Gauguin, profondément admiré par Segalen. Revêtant le costume de l’ethnologue, il écrit un roman publié en 1907, Les Immémoriaux, par lequel il tente de raviver les anciennes traditions polynésiennes qui sont, selon lui, sur le point de disparaître. À travers ce texte, Segalen donne la parole aux « naturels » eux-mêmes, qui témoignent dans le passé comme dans le présent des échanges et des relations qui se sont noués entre les indigènes et les “hommes à la peau blême” […] » http://www.cdp29.fr/daoulas-lesactualitesexpositionencours.html