L’image pense. Image et langage chez Aby Warburg, Ernst Cassirer et Erwin Panofsky
Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris
Conception et organisation :
Journées de recherche organisées à l’initiative de Maud Hagelstein (F.R.S-FNRS, ULG, Belgique), Audrey Rieber (eikones, Bâle, Suisse), Muriel van Vliet (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris et Université de Rennes 1)
Présentation :
Deux volets :
1/ Mardi 31 mai 2011 (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris)
Premier volet organisé par le Centre Allemand d’Histoire de l’art de Paris dans le cadre du thème annuel « Parler par l’image- Parler sur l’image ».
2/ Le second volet de ces journées se tiendra le vendredi 16 décembre 2011 à l’Université de Liège Place du XX août, 7 B - 4000 Liège
Second volet organisé par le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Esthétique et philosophie de l’art » et le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Historiographie et épistémologie de l’histoire de l’art » (Belgique)
Thème des deux journées et enjeux
"L’amateur ou le chercheur curieux de la puissance significative de l’image se voit aujourd’hui confronté à une profusion de discours sur l’image et sur l’art puisqu’à ces disciplines traditionnelles que sont la philosophie de l’art, l’esthétique et l’histoire de l’art se sont ajoutées les visual studies, la Bildkritik, la Bildwissenschaft ou encore l’anthropologie du visuel. Interroger les fondements philosophiques des discours consacrés à l’image (d’art) et tout particulièrement la possibilité d’une pensée de l’image, au double sens du génitif subjectif et objectif, nous semble donc de la première importance. Selon quelles modalités en effet faut-il aborder l’image (notamment d’art) et son mode spécifique de signification ? Comment dégager ses éléments les plus signifiants et est-il possible de les « traduire » en un discours ? Nous souhaitons examiner ces questions d’une portée philosophique générale sous le filtre des théories et des pratiques d’Aby Warburg, d’Ernst Cassirer et d’Erwin Panofsky qui se sont attachés à la question de la signification de l’image en l’ancrant dans son contexte culturel, historique et anthropologique. Le fait qu’ils contribuent tous trois à théoriser l’histoire de l’art sous la forme qu’elle prend à la fin du 19ème et au début du 20ème nous invitera à nous demander si l’histoire de l’art constitue un lieu privilégié pour penser l’articulation de l’image et du langage, de l’image et de l’histoire.
Parce qu’il est devenu de coutume d’opposer Warburg à Panofsky, et d’ancrer la pratique iconologique de ce dernier dans le sillage néo-kantien de Cassirer, nous avons pris le parti d’étudier plutôt la constellation qu’ils forment et qui les rassemble autour du problème de la signification de l’image et de la spécificité de la pensée qui y est à l’œuvre. Iconologie critique, méthode iconologique, philosophie des formes symboliques constituent en effet des variations sur la façon d’envisager la pensée, le langage et l’image ainsi que leurs rapports. Si ces trois penseurs retiennent ici notre attention, c’est qu’ils ont contribué à comprendre l’ « intelligence » du monde visuel et à la mettre en valeur. Au moment où Warburg développait le concept d’espace de pensée (Denkraum) relatif à l’iconosphère renaissante, Cassirer et Panofsky, guidés par les principes du néokantisme, tentaient de dégager les réseaux de sens de l’image pour déterminer les clés de la rationalité picturale. Parler de « sens de l’image », avancer même que l’image « pense », implique non seulement que l’on reconnaît l’existence d’une logique propre à l’image dont l’organisation interne est productrice de signification, mais que l’on voie en elle le travail d’un certain logos. C’est ce positionnement autrement plus polémique que nous avons à cœur d’explorer.
Mais comment rendre raison de cette « pensée » au travail dans les images (d’art) ? Par quels moyens rendre compte de cette pensée immanente à l’œuvre d’art et de quelle nature est-elle ? Dans quelle mesure a-t-elle un impact sur la méthode de l’historien et du philosophe soucieux d’inscrire l’image dans la culture et l’histoire ? Le cœur du problème nous semble résider dans le statut de la pensée et dans son rapport au langage. Si le langage et l’art appartiennent chez Cassirer à une même fonction symbolique générale, ils constituent néanmoins des modalités différentes de cette fonction. Est-ce à dire que l’image produit un type de pensée et de signification indépendamment du langage ? Que la signification de l’image ne se réduise pas à sa traduction en mots signifie-t-il que l’on peut se passer du paradigme du langage ? L’ambiguïté, la plurivocité, les contradictions des images rendent d’autant plus urgente une clarification des modalités et de la portée du discours qui lui est consacré."
Programme de la journée parisienne :
Mardi 31 mai 2011
Adresse :
Centre Allemand d’Histoire de l’Art/Deutsches Forum für Kunstgeschichte
10 place des Victoires
75002 Paris
• 9H30-10h30 : Andreas Beyer : « Exile in cinema. Panofsky in the USA »
• 10H30-11H30 : André Stanguennec : « Le cinéma et la peinture comme formes symboliques : autour d’Erwin Panofsky et d’Ernst Cassirer ».
• 11H45-12H45 : Maud Hagelstein : « Images et Denkraum (espace de pensée) : l’œuvre d’art comme solution critique aux tensions culturelles ».
• 14H00-15H00 : Audrey Rieber : « Texte, image et pensée. Du ‘logocentrisme’ de Panofsky ».
• 15H00-16H00 : Dimitri Lorrain : « Cassirer/Warburg : la pensée de l’image entre dispositif culturel et pratique thérapeutique ».
• 16H15-17H15 : Caroline Behrmann : « Le mythe et la magie dans la pensée d’Aby Warburg et d’Ernst Cassirer ».
• 17H15-18H15 : Gwendolyn Schneider : « Erwin Panofsky und die Sprache (der Kunst) ».
Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris
Conception et organisation :
Journées de recherche organisées à l’initiative de Maud Hagelstein (F.R.S-FNRS, ULG, Belgique), Audrey Rieber (eikones, Bâle, Suisse), Muriel van Vliet (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris et Université de Rennes 1)
Présentation :
Deux volets :
1/ Mardi 31 mai 2011 (Centre Allemand d’Histoire de l’Art, Paris)
Premier volet organisé par le Centre Allemand d’Histoire de l’art de Paris dans le cadre du thème annuel « Parler par l’image- Parler sur l’image ».
2/ Le second volet de ces journées se tiendra le vendredi 16 décembre 2011 à l’Université de Liège Place du XX août, 7 B - 4000 Liège
Second volet organisé par le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Esthétique et philosophie de l’art » et le groupe de contact F.R.S.-FNRS « Historiographie et épistémologie de l’histoire de l’art » (Belgique)
Thème des deux journées et enjeux
"L’amateur ou le chercheur curieux de la puissance significative de l’image se voit aujourd’hui confronté à une profusion de discours sur l’image et sur l’art puisqu’à ces disciplines traditionnelles que sont la philosophie de l’art, l’esthétique et l’histoire de l’art se sont ajoutées les visual studies, la Bildkritik, la Bildwissenschaft ou encore l’anthropologie du visuel. Interroger les fondements philosophiques des discours consacrés à l’image (d’art) et tout particulièrement la possibilité d’une pensée de l’image, au double sens du génitif subjectif et objectif, nous semble donc de la première importance. Selon quelles modalités en effet faut-il aborder l’image (notamment d’art) et son mode spécifique de signification ? Comment dégager ses éléments les plus signifiants et est-il possible de les « traduire » en un discours ? Nous souhaitons examiner ces questions d’une portée philosophique générale sous le filtre des théories et des pratiques d’Aby Warburg, d’Ernst Cassirer et d’Erwin Panofsky qui se sont attachés à la question de la signification de l’image en l’ancrant dans son contexte culturel, historique et anthropologique. Le fait qu’ils contribuent tous trois à théoriser l’histoire de l’art sous la forme qu’elle prend à la fin du 19ème et au début du 20ème nous invitera à nous demander si l’histoire de l’art constitue un lieu privilégié pour penser l’articulation de l’image et du langage, de l’image et de l’histoire.
Parce qu’il est devenu de coutume d’opposer Warburg à Panofsky, et d’ancrer la pratique iconologique de ce dernier dans le sillage néo-kantien de Cassirer, nous avons pris le parti d’étudier plutôt la constellation qu’ils forment et qui les rassemble autour du problème de la signification de l’image et de la spécificité de la pensée qui y est à l’œuvre. Iconologie critique, méthode iconologique, philosophie des formes symboliques constituent en effet des variations sur la façon d’envisager la pensée, le langage et l’image ainsi que leurs rapports. Si ces trois penseurs retiennent ici notre attention, c’est qu’ils ont contribué à comprendre l’ « intelligence » du monde visuel et à la mettre en valeur. Au moment où Warburg développait le concept d’espace de pensée (Denkraum) relatif à l’iconosphère renaissante, Cassirer et Panofsky, guidés par les principes du néokantisme, tentaient de dégager les réseaux de sens de l’image pour déterminer les clés de la rationalité picturale. Parler de « sens de l’image », avancer même que l’image « pense », implique non seulement que l’on reconnaît l’existence d’une logique propre à l’image dont l’organisation interne est productrice de signification, mais que l’on voie en elle le travail d’un certain logos. C’est ce positionnement autrement plus polémique que nous avons à cœur d’explorer.
Mais comment rendre raison de cette « pensée » au travail dans les images (d’art) ? Par quels moyens rendre compte de cette pensée immanente à l’œuvre d’art et de quelle nature est-elle ? Dans quelle mesure a-t-elle un impact sur la méthode de l’historien et du philosophe soucieux d’inscrire l’image dans la culture et l’histoire ? Le cœur du problème nous semble résider dans le statut de la pensée et dans son rapport au langage. Si le langage et l’art appartiennent chez Cassirer à une même fonction symbolique générale, ils constituent néanmoins des modalités différentes de cette fonction. Est-ce à dire que l’image produit un type de pensée et de signification indépendamment du langage ? Que la signification de l’image ne se réduise pas à sa traduction en mots signifie-t-il que l’on peut se passer du paradigme du langage ? L’ambiguïté, la plurivocité, les contradictions des images rendent d’autant plus urgente une clarification des modalités et de la portée du discours qui lui est consacré."
Programme de la journée parisienne :
Mardi 31 mai 2011
Adresse :
Centre Allemand d’Histoire de l’Art/Deutsches Forum für Kunstgeschichte
10 place des Victoires
75002 Paris
• 9H30-10h30 : Andreas Beyer : « Exile in cinema. Panofsky in the USA »
• 10H30-11H30 : André Stanguennec : « Le cinéma et la peinture comme formes symboliques : autour d’Erwin Panofsky et d’Ernst Cassirer ».
• 11H45-12H45 : Maud Hagelstein : « Images et Denkraum (espace de pensée) : l’œuvre d’art comme solution critique aux tensions culturelles ».
• 14H00-15H00 : Audrey Rieber : « Texte, image et pensée. Du ‘logocentrisme’ de Panofsky ».
• 15H00-16H00 : Dimitri Lorrain : « Cassirer/Warburg : la pensée de l’image entre dispositif culturel et pratique thérapeutique ».
• 16H15-17H15 : Caroline Behrmann : « Le mythe et la magie dans la pensée d’Aby Warburg et d’Ernst Cassirer ».
• 17H15-18H15 : Gwendolyn Schneider : « Erwin Panofsky und die Sprache (der Kunst) ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire