Claude le Lorrain. Le dessinateur face à la nature
Musée du Louvre
Expositions
du 21 avril au 18 juillet
« Claude Gellée, dit le Lorrain, (1600 ou 1604/1605 – 1682) fut reconnu de son vivant comme le plus grand peintre de paysage de son temps. Jusqu’au début de l'impressionnisme, et même au-delà, sa vision sereine et intensément poétique du paysage « classique » est devenue une référence.
Dans une longue carrière, vécue pour l’essentiel à Rome, le Lorrain perfectionna une vision d’un paysage idéalisé, où l’homme vit en harmonie avec une nature sereine et abondante ; vision teintée de nostalgie de l’Arcadie du mythe. Mais les paysages du Lorrain sont ancrés dans la réalité. S’ils s’inspirent de la campagne romaine, sa lumière dorée et ses vestiges antiques, son art trouve toutefois ses racines dans la confrérie des peintres nordiques présents à Rome entre 1615 et 1635. Cette génération est la première à sortir régulièrement de l’atelier pour aller dessiner dans la nature. Claude se distingue par l’assiduité avec laquelle il étudie le paysage dans toute sa diversité, par sa sensibilité à la lumière, par son talent à saisir sur papier ses effets passagers. Face à la nature, il fait preuve d’une extraordinaire réceptivité.
Cette exposition, qui rassemble les plus beaux dessins de l’artiste dans les collections du musée du Louvre et du musée Teyler de Haarlem avec un choix de peintures et gravures, veut examiner la place qui revient au dessin dans l’art du grand peintre qu’est le Lorrain.
Après un bref séjour à Nancy en 1625-1626, Claude ne quittera plus Rome. La ville papale, avec ses vestiges antiques et ses monuments modernes, est un sujet favori des artistes venant du Nord, mais le Lorrain ne s’intéresse pas vraiment à la représentation topographique ; dès le début, il préfère donner des interprétations atmosphériques des sites et du paysage.
Même s’ils se limitent essentiellement à un seul genre, le paysage, les dessins de la maturité du Lorrain frappent par la richesse des différentes techniques et points de vue adoptés, par la diversité des effets obtenus. Une nouvelle catégorie de dessin qu’il développe dans ces années est celle des « dessins aux effets picturaux », des paysages dessinés à grande échelle qui sont des œuvres d’art autonomes, sans lien direct avec la peinture. »
Claude Gellée, dit le Lorrain, vers 1655-1660, Paysage pastoral : tempête, plume, lavis brun, rehauts de blanc sur papier beige,
« Exécuté d’après nature à la pierre noire, avec juste quelques touches de lavis gris, ce dessin est l’un des plus grands parmi les nombreuses études d’arbres du Lorrain. Ce dessin est une nouvelle démonstration de l’attention portée par l’artiste à la mise en page de ses études d’après nature. Ces grands arbres sont un motif bien connu dès le milieu des années 1640. »