Jan Van Eyck au service de l’idéologie nationaliste
Le Monde. Publié le 05 février 2020 à 08h51 - Mis à jour le 06 février 2020 à 10h32
« Rares furent les primitifs flamands originaires de Flandre et Jan Van Eyck lui-même, ainsi que son frère Hubert, naquirent d’ailleurs à Eyck-sur-Meuse, près de Maastricht, et furent des sujets, et des employés, du prince-évêque de Liège. Plus tard, Jan Van Eyck, valet de chambre de Philippe le Bon, le souverain des Pays-Bas bourguignons jusqu’en 1467, contribua au faste d’une cour française qui sut attirer les meilleurs artistes.
Qu’importent ces « détails » de l’histoire : lors de la présentation officielle de « OMG ! Van Eyck was here », le grand projet qui animera cette année culturelle en Flandre, Jan et Hubert Van Eyck ont été officiellement promus « ambassadeurs » par la ministre régionale du tourisme. Cette élue du parti nationaliste Alliance néoflamande (N-VA) remplaçait le ministre Jan Jambon, responsable de la culture et ministre-président du gouvernement régional de Flandre.
« Jan et Hubert Van Eyck nous ont appris à être fiers de ce que nous réalisons », indiquait Zuhal Demir, histoire d’insister sur ce qui n’échappera pas aux nombreux visiteurs attendus à Gand : le caractère très « flamand » d’une manifestation qui, dans un contexte politique tendu […] et une mainmise du parti nationaliste sur le département de la culture, doit contribuer à l’affirmation d’une force et d’une identité sans faille. […] »
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