jeudi 9 juin 2011
mercredi 8 juin 2011
Christine Ott Ausstellung
Christine Ott und Monika Humm
Ausstellung “Flächenspiele mit Raum und Zeit”
Galerie Bezirk Oberbayern
Christine Ott: v.v.10.018, 2010, Tusche auf Papier, 72 x 96 x 3 cm
Flächen sind die Grundbausteine, mit denen sich Monika Humm malerisch und Christine Ott grafisch auseinandersetzen. Die beiden Münchner Künstlerinnen spielen mit der räumlichen und zeitlichen Ebene und stellen dabei die Wahrnehmung der Betrachter auf die Probe. Zu sehen sind die Arbeiten ab 8. Juni in der Galerie Bezirk Oberbayern.
Christine Ott (geboren 1964 in München) wuchs in Italien und Belgien auf. Sie studierte an der Kunstakademie in Brüssel bei Prof. Lucien Massaert und Dany Vienne und im Anschluss Kommunikationsdesign an der FH München bei Prof. Heiner Hoier. Ott arbeitet vorwiegend mit Tusche. Sie bringt Flächen und Linien auf Papier und schneidet es in dünne Streifen oder kleine Rechtecke, die sie dann in dem unendlichen Raum kombinatorischer Möglichkeiten aneinanderreiht und fixiert. So erstellt sie mit einfachen Mitteln Strukturen, in denen spielerisch Unregelmäßiges und Regelmäßiges sowie Absichtliches und Zufälliges aufeinandertreffen. Jede ihrer seriell erstellten Grafiken lässt sich waagerecht, senkrecht, diagonal und „chaotisch“ sowie in Beziehung zu ihren anderen Arbeiten lesen. Der Aufbau folgt wiederkehrenden Ordnungsprinzipien wie dem der Teilung von Flächen oder der Wiederkehr der Beziehung „Teil und Ganzes“ auf unterschiedlichen Ebenen.
Ausstellung “Flächenspiele mit Raum und Zeit”
Galerie Bezirk Oberbayern
Christine Ott: v.v.10.018, 2010, Tusche auf Papier, 72 x 96 x 3 cm
Flächen sind die Grundbausteine, mit denen sich Monika Humm malerisch und Christine Ott grafisch auseinandersetzen. Die beiden Münchner Künstlerinnen spielen mit der räumlichen und zeitlichen Ebene und stellen dabei die Wahrnehmung der Betrachter auf die Probe. Zu sehen sind die Arbeiten ab 8. Juni in der Galerie Bezirk Oberbayern.
Christine Ott (geboren 1964 in München) wuchs in Italien und Belgien auf. Sie studierte an der Kunstakademie in Brüssel bei Prof. Lucien Massaert und Dany Vienne und im Anschluss Kommunikationsdesign an der FH München bei Prof. Heiner Hoier. Ott arbeitet vorwiegend mit Tusche. Sie bringt Flächen und Linien auf Papier und schneidet es in dünne Streifen oder kleine Rechtecke, die sie dann in dem unendlichen Raum kombinatorischer Möglichkeiten aneinanderreiht und fixiert. So erstellt sie mit einfachen Mitteln Strukturen, in denen spielerisch Unregelmäßiges und Regelmäßiges sowie Absichtliches und Zufälliges aufeinandertreffen. Jede ihrer seriell erstellten Grafiken lässt sich waagerecht, senkrecht, diagonal und „chaotisch“ sowie in Beziehung zu ihren anderen Arbeiten lesen. Der Aufbau folgt wiederkehrenden Ordnungsprinzipien wie dem der Teilung von Flächen oder der Wiederkehr der Beziehung „Teil und Ganzes“ auf unterschiedlichen Ebenen.
Galerie Bezirk Oberbayern
Prinzregentenstraße 14,
80538 Münchenge
öffnet Mo-Do 8-17 Uhr und Fr 8-13 Uhr, feiertags geschlossen
Vernissage: 8. Juni 2011, 18 Uhr
Ausstellung: bis 29. Juli 2011
mardi 7 juin 2011
Journée d'études - L’invention de l’œuvre
L'INVENTION DE L'OEUVRE
RODIN ET LES AMBASSADEURS
JOURNEES D'ETUDES LES 8 ET 9 JUIN AU MUSEE RODIN
Dans le cadre de l’exposition « L’invention de l’œuvre – Rodin et les ambassadeurs », le musée Rodin organise les 8 et 9 juin 2011 un colloque au cours duquel seront abordées les questions essentielles du regard, de l’interopérabilité des œuvres, des procédures et instances d’invention et d’instauration des œuvres de même que des questions liées au travail artistique de Rodin et dans l’art du xxe siècle.
Mercredi 8 juin de 9H30 à 17H30
Aline Magnien, Inventer l’œuvre
Agnès Cascio et Juliette Lévy, Les trente bustes de Clémenceau
Jean-Luc Nancy, L’opération
Stephen Bann, La sculpture et sa reproduction : moulage, gravure, photographie
Jean-Christophe Bailly, Vers le brouillon général
Peter Szendy, L’œuvre point
Alexandre Vanautgaerden, L’art contemporain dans les lieux de mémoire
Jeudi 9 juin de 10H à 12H
Bénédicte Garnier, La maison à l’œuvre. Fantaisies de la Villa des Brillants à Meudon
Federico Ferrari, L’art, la vie ou la puissance de l’œuvre. The Weather Project
Jean-Christophe Bailly et Tanguy Viel, Fin ou suspens : la forme comme souvenir ?
Auditorium du Musée Rodin
21, boulevard des Invalides
75007 Paris
http://www.musee-rodin.fr
Accès libre dans la limite des places disponibles.
Ouverture des portes 30 minutes avant le début de la journée d’études
L'INVENTION DE L'OEUVRE. RODIN ET LES AMBASSADEURS
6 MAI - 4 SEPTEMBRE 2011
JEAN ARP, MARCEL DUCHAMP, JOAN MIRO, JEAN FAUTRIER, LUCIO FONTANA, JEAN DUBUFFET, ALBERTO GIACOMETTI, WILLEM DE KOONING, JOSEPH BEUYS, MARCEL BROODTHAERS, EDUARDO PAOLOZZI, ANTHONY CARO, CY TWOMBLY, ERIC CAMERON, RICHARD SERRA, BRUCE NAUMAN, HAIM STEINBACH, SOPHIE RISTELHUEBER, UGO RONDINONE, DOUGLAS GORDON, URS FISCHER.
RODIN ET LES AMBASSADEURS
JOURNEES D'ETUDES LES 8 ET 9 JUIN AU MUSEE RODIN
Dans le cadre de l’exposition « L’invention de l’œuvre – Rodin et les ambassadeurs », le musée Rodin organise les 8 et 9 juin 2011 un colloque au cours duquel seront abordées les questions essentielles du regard, de l’interopérabilité des œuvres, des procédures et instances d’invention et d’instauration des œuvres de même que des questions liées au travail artistique de Rodin et dans l’art du xxe siècle.
Mercredi 8 juin de 9H30 à 17H30
Aline Magnien, Inventer l’œuvre
Agnès Cascio et Juliette Lévy, Les trente bustes de Clémenceau
Jean-Luc Nancy, L’opération
Stephen Bann, La sculpture et sa reproduction : moulage, gravure, photographie
Jean-Christophe Bailly, Vers le brouillon général
Peter Szendy, L’œuvre point
Alexandre Vanautgaerden, L’art contemporain dans les lieux de mémoire
Jeudi 9 juin de 10H à 12H
Bénédicte Garnier, La maison à l’œuvre. Fantaisies de la Villa des Brillants à Meudon
Federico Ferrari, L’art, la vie ou la puissance de l’œuvre. The Weather Project
Jean-Christophe Bailly et Tanguy Viel, Fin ou suspens : la forme comme souvenir ?
Auditorium du Musée Rodin
21, boulevard des Invalides
75007 Paris
http://www.musee-rodin.fr
Accès libre dans la limite des places disponibles.
Ouverture des portes 30 minutes avant le début de la journée d’études
L'INVENTION DE L'OEUVRE. RODIN ET LES AMBASSADEURS
6 MAI - 4 SEPTEMBRE 2011
JEAN ARP, MARCEL DUCHAMP, JOAN MIRO, JEAN FAUTRIER, LUCIO FONTANA, JEAN DUBUFFET, ALBERTO GIACOMETTI, WILLEM DE KOONING, JOSEPH BEUYS, MARCEL BROODTHAERS, EDUARDO PAOLOZZI, ANTHONY CARO, CY TWOMBLY, ERIC CAMERON, RICHARD SERRA, BRUCE NAUMAN, HAIM STEINBACH, SOPHIE RISTELHUEBER, UGO RONDINONE, DOUGLAS GORDON, URS FISCHER.
Paul Noble
Paul Noble, Ye Olde Ruin, 2003-2004, graphite on paper, Collection Museum Boijmans Van Beuningen
Paul Noble has produced an extraordinary amount of work that combines meticulous craft with a political vision to produce a synthesis of drawing, architecture, philosophy and satire.
Born in Northumberland, Noble was a founding member of City Racing, an influential art space in London in the 1990s. His work has since been exhibited internationally and is held in the collections of Tate and the Museum of Modern Art, among others.
This publication contains essays by Iwona Blazwick, Ingrid Rowland and Anthony Spira, as well as photos, drawings and associated material selected by Paul Noble.
Paperback, 196 pages, colour and b/w illustrations. Co-published by the Whitechapel Gallery, London, Migros Museum, Zurich, and Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, 2004.
La première monographie sur l'artiste britannique, présentant une œuvre de 10 ans autour d'une ville dystopique imaginaire. Publié à l'occasion des expositions de Paul Noble à la Whitechapel Art Gallery, Londres, septembre - novembre 2004, et au Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, janvier - mars 2005.
Paul Noble est né en 1963 en Grande-Bretagne.
Dirigé par Heike Munder et Anthony Spira.Textes de Iwona Blazwick, Heike Munder, Ingrid Rowland, Anthony Spira.
http://www.whitechapelgallery.org/shop/index.php/fuseaction/shop.product/product_id/145?session_id=1307447152586bff9d342a74c82d1546c88471eb28
Paul Noble has produced an extraordinary amount of work that combines meticulous craft with a political vision to produce a synthesis of drawing, architecture, philosophy and satire.
Born in Northumberland, Noble was a founding member of City Racing, an influential art space in London in the 1990s. His work has since been exhibited internationally and is held in the collections of Tate and the Museum of Modern Art, among others.
This publication contains essays by Iwona Blazwick, Ingrid Rowland and Anthony Spira, as well as photos, drawings and associated material selected by Paul Noble.
Paperback, 196 pages, colour and b/w illustrations. Co-published by the Whitechapel Gallery, London, Migros Museum, Zurich, and Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, 2004.
La première monographie sur l'artiste britannique, présentant une œuvre de 10 ans autour d'une ville dystopique imaginaire. Publié à l'occasion des expositions de Paul Noble à la Whitechapel Art Gallery, Londres, septembre - novembre 2004, et au Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, janvier - mars 2005.
Paul Noble est né en 1963 en Grande-Bretagne.
Dirigé par Heike Munder et Anthony Spira.Textes de Iwona Blazwick, Heike Munder, Ingrid Rowland, Anthony Spira.
http://www.whitechapelgallery.org/shop/index.php/fuseaction/shop.product/product_id/145?session_id=1307447152586bff9d342a74c82d1546c88471eb28
dimanche 5 juin 2011
Le papier à l’œuvre
Le papier à l’œuvre
Le Louvre – Arts graphiques
du 9 juin au 5 septembre 2011.
« Une exposition consacrée par le Louvre et Canson aux artistes et au papier du XVe siècle à aujourd’hui.
Blanc, coloré, transparent, huilé, tramé ou filigrané, découpé, déchiré ou malmené, récupéré, le papier est un acteur à part entière du dessin. En témoigne cette exposition qui rassemble une soixantaine d’œuvres, du XVe siècle à aujourd’hui. Organisée en cinq ensembles, elle démontre la vivacité des ressources esthétiques du papier.
Le premier ensemble s’attache aux papiers de couleur : papier rose, avec des œuvres de Botticelli, Degas ou Robert Barry ; papier bleu, avec notamment un dessin de Lavinia Fontana ; et huiles sur papier, support très en vogue à partir du XVIIIe siècle.
Le deuxième propose une promenade à travers les métamorphoses du papier : feuille composite de Rubens, papiers collés de Braque et de Picasso, gouaches découpées de Matisse…
Le troisième confronte des papiers choisis pour les effets qu’ils permettent ou fabriqués à la demande à des papiers récupérés par les artistes, comme le verso d’une gravure coupée ou un morceau de carte à jouer.
Le quatrième ensemble est consacré aux papiers transparents et de report, avec des œuvres de Le Brun, Cross ou Pierre Buraglio.
Enfin, la dernière partie présente presque uniquement des œuvres de la fin du XXe siècle – superpositions de Claude Viallat, tressages de François Rouan, papiers meurtris de Miquel Barceló ou de Christian Jaccard. »
http://www.louvre.fr/llv/exposition/detail_exposition.jsp?pageId=1
Conférences d'histoire de l'art
Lundi 20 juin 2011 à 12h30
Présentation d'exposition : Le papier à l'œuvre par Nathalie Coural, C2RMF et Hélène Grollemund, Musée du Louvre
« Attesté dès le IIe siècle avant J.-C. en Chine, le papier voyage à travers le temps et l’espace, suscitant l’intérêt et des développements incessants pour devenir le matériau de l’écriture et la matière des artistes.
A chaque génération, le papier est en effet acteur à part entière du dessin. C’est ce que propose de montrer l’exposition Le papier à l’œuvre, en rapprochant des œuvres anciennes de dessins modernes et contemporaines choisis dans les collections publiques et privées françaises.
Qu’elle soit blanche ou colorée, lisse ou tramée, transparente ou non, la feuille recueille la pensée de l’artiste, ses observations, ses hésitations. […] Il peut aussi découper sa feuille, la coller et la punaiser et, tel Matisse, « dessiner directement dans la couleur ». Pour achever une figure en pied, l’artiste ajoute une bande de papier, pour décrire une longue procession, il assemble plusieurs feuillets entre eux (Stefano della Bella).
Le papier est toujours choisi, quelles que soient les circonstances. Usagé, récupéré, car il faut créer coûte que coûte, l’artiste l’ennoblit : c’est le papier de fortune. Fabriqué pour lui à dessein, à partir du XIXe siècle, c’est le papier d’art dont le grain accroche, par exemple, la craie Conté de Seurat. Enfin, aux XXe et XXIe siècles, les artistes s’emparent librement de la matière du papier… dans des assemblages éclatants, des imbrications, des superpositions ou des imprégnations d’encres ; pour la mutiler, la meurtrir aussi, par déchirure, perforation, voire même par brûlure…
Hélène Grollemund a contribué à plusieurs expositions présentées au musée du Louvre : Rembrandt dessinateur (2006), Renaissance et maniérisme aux Pays-Bas (2008), Maîtres du dessin européen du XVIe au XIXe siècle (2009-2010), et bientôt, avec Pascal Torres Guardiola, Les Belles Heures du duc de Berry (2012).
Natalie Coural est membre des comités de lecture de différentes revues concernant le papier, Support-Tracé, PapierS et collabore à l’organisation de colloques pour l’International Association of Paper Historians (IPH). Elle participe aussi à des groupes de recherche sur l’histoire de la restauration des œuvres graphiques et a publié plusieurs articles sur le sujet, notamment dans la revue Techné et à l’ICOM-CC. »
Le Louvre – Arts graphiques
du 9 juin au 5 septembre 2011.
« Une exposition consacrée par le Louvre et Canson aux artistes et au papier du XVe siècle à aujourd’hui.
Blanc, coloré, transparent, huilé, tramé ou filigrané, découpé, déchiré ou malmené, récupéré, le papier est un acteur à part entière du dessin. En témoigne cette exposition qui rassemble une soixantaine d’œuvres, du XVe siècle à aujourd’hui. Organisée en cinq ensembles, elle démontre la vivacité des ressources esthétiques du papier.
Le premier ensemble s’attache aux papiers de couleur : papier rose, avec des œuvres de Botticelli, Degas ou Robert Barry ; papier bleu, avec notamment un dessin de Lavinia Fontana ; et huiles sur papier, support très en vogue à partir du XVIIIe siècle.
Le deuxième propose une promenade à travers les métamorphoses du papier : feuille composite de Rubens, papiers collés de Braque et de Picasso, gouaches découpées de Matisse…
Le troisième confronte des papiers choisis pour les effets qu’ils permettent ou fabriqués à la demande à des papiers récupérés par les artistes, comme le verso d’une gravure coupée ou un morceau de carte à jouer.
Le quatrième ensemble est consacré aux papiers transparents et de report, avec des œuvres de Le Brun, Cross ou Pierre Buraglio.
Enfin, la dernière partie présente presque uniquement des œuvres de la fin du XXe siècle – superpositions de Claude Viallat, tressages de François Rouan, papiers meurtris de Miquel Barceló ou de Christian Jaccard. »
http://www.louvre.fr/llv/exposition/detail_exposition.jsp?pageId=1
Conférences d'histoire de l'art
Lundi 20 juin 2011 à 12h30
Présentation d'exposition : Le papier à l'œuvre par Nathalie Coural, C2RMF et Hélène Grollemund, Musée du Louvre
« Attesté dès le IIe siècle avant J.-C. en Chine, le papier voyage à travers le temps et l’espace, suscitant l’intérêt et des développements incessants pour devenir le matériau de l’écriture et la matière des artistes.
A chaque génération, le papier est en effet acteur à part entière du dessin. C’est ce que propose de montrer l’exposition Le papier à l’œuvre, en rapprochant des œuvres anciennes de dessins modernes et contemporaines choisis dans les collections publiques et privées françaises.
Qu’elle soit blanche ou colorée, lisse ou tramée, transparente ou non, la feuille recueille la pensée de l’artiste, ses observations, ses hésitations. […] Il peut aussi découper sa feuille, la coller et la punaiser et, tel Matisse, « dessiner directement dans la couleur ». Pour achever une figure en pied, l’artiste ajoute une bande de papier, pour décrire une longue procession, il assemble plusieurs feuillets entre eux (Stefano della Bella).
Le papier est toujours choisi, quelles que soient les circonstances. Usagé, récupéré, car il faut créer coûte que coûte, l’artiste l’ennoblit : c’est le papier de fortune. Fabriqué pour lui à dessein, à partir du XIXe siècle, c’est le papier d’art dont le grain accroche, par exemple, la craie Conté de Seurat. Enfin, aux XXe et XXIe siècles, les artistes s’emparent librement de la matière du papier… dans des assemblages éclatants, des imbrications, des superpositions ou des imprégnations d’encres ; pour la mutiler, la meurtrir aussi, par déchirure, perforation, voire même par brûlure…
Hélène Grollemund a contribué à plusieurs expositions présentées au musée du Louvre : Rembrandt dessinateur (2006), Renaissance et maniérisme aux Pays-Bas (2008), Maîtres du dessin européen du XVIe au XIXe siècle (2009-2010), et bientôt, avec Pascal Torres Guardiola, Les Belles Heures du duc de Berry (2012).
Natalie Coural est membre des comités de lecture de différentes revues concernant le papier, Support-Tracé, PapierS et collabore à l’organisation de colloques pour l’International Association of Paper Historians (IPH). Elle participe aussi à des groupes de recherche sur l’histoire de la restauration des œuvres graphiques et a publié plusieurs articles sur le sujet, notamment dans la revue Techné et à l’ICOM-CC. »
samedi 4 juin 2011
André Masson, Vingt-deux dessins sur le thème du désir
« […] Devant ce qui précède, plus d'un lecteur sera enclin à penser : mais c'est de l'automatisme, la manifestation de l'inconscient. Point. Car il n'est pas un de ces dessins dont je ne puisse expliquer le symbolisme. Il me serait même facile de discerner pour la plupart d'entre eux une origine. Dans l'un, le souvenir d'un entretien amical sur Bachofen, dans tel autre une variation sur l'horreur du sol où le plumage est pris ; plus loin les fruits d'une méditation sur les emblèmes — à travers l'histoire des hommes — des idées d'envol et de chute, ou bien l'écho d'une conversation à bâtons rompus sur des singularités érotiques, mêlé à des considérations sur l'attirance du gouffre et l'amour des hauteurs. Bref, les résultats d'une culture, et d'un commerce. […]
Il y a plus. La tentative d'une expression de l'inconscient par le truchement du dessin, à l'origine du surréalisme, tendait au document psychiatrique, sans souci esthétique. A tel point qu'il n'était pas nécessaire de savoir, paraît-il, dessiner et encore moins de savoir peindre. Vers 1930, un tournant, comme on le sait : il fut souhaitable de renouer avec l'académisme. Est-il nécessaire de dire que ce ne fut jamais mon penchant (du moins, je l'espère). Au contraire, je crois bien que, pour la capture qui nous occupe, ce n'est pas la maladresse enfantine ou le graphisme idiot du désœuvrement que j'envierai ; et encore moins des minuties d'épileur morose, mais la libre virtuosité d'un Goya ou la longue expérience d'un Hokusaï. […] »
André Masson, Vingt-deux dessins sur le thème du désir, éd. Fourbis, 1992, pp. 10-11.
André Masson “Vignes et vergers faits d’une multitude d’hommes et de femmes entrelacés”, 1947.
André Masson, introduction de Jean-Paul Sartre, Vingt-deux dessins sur le thème du désir, Fernand Mourlot, Paris, 1961.
« Les Vingt-Deux Dessins, par la vitesse et la maîtrise de leur exécution, représentent l'épanouissement suprême du graphisme tel qu'André Masson l'a développé à travers les dessins automatiques et les figures mythologiques. La vitesse est la preuve de l'automatisme : Masson n'aurait pu autrement couvrir vingt grandes feuilles (50 x 65 cm) en une journée ; quant à la maîtrise, elle saute aux yeux tant par l'organisation de l'espace que par la vivacité des figures, mais ce comble de réussite entraîne la contestation de tout le trajet qu'il accomplit : "Je m'aperçus tout à coup, que longtemps j'avais emprunté les manières du dessin pour les introduire avec excès dans mes tableaux, afin d'exprimer les formes en devenir. Et voilà que mes réflexions me mettaient en face de cette vérité impitoyable : la ligne, même juxtaposée à des taches colorées et fuyantes, limite l'action. Ces lignes, en somme, ce n'étaient que des squelettes de mouvement... » (“Métamorphose de l'artiste”, chapitre II, pp. 53 et 54)." (Bernard Noël, André Masson, Gallimard, 1993, p. 124.)
« Cette réflexion sur l'altérité va au-delà des monstres, étudiés dans l'article sur Masson, qui servaient d'intermédiaires à cette théorie des fluidités, des flux et des tourbillons qui travaille Sartre à cette époque et s'ouvre vers les arts de l'expressionnisme abstrait, de l'abstraction lyrique et du tachisme, pouvant lire ainsi, dans les Vingt-deux dessins sur le thème du désir, « l’annonciation encore incertaine d’une autre manière ». A propos du vertige transformationnel de circulations et d'apparences, Sartre écrivait : « Masson est amené par là à retracer toute une mythologie des métamorphoses : il fait passer le règne minéral, le règne végétal et le règne animal dans le règne humain ». (1) Cette pénétrabilité des formes et des règnes est faite pour témoigner d'une sorte de conflit dans les matériaux qui ne quittera plus Sartre et qui sera l'un de ses thèmes majeurs dans l'art, jusqu'au dernier texte « Coexistences », sur Rebeyrolle, en 1970. De Masson, il entrevoit, sous-jacente, une sexualité perverse, qui le rapprochait, dans cet immédiat après-guerre, de Bataille :
« Et toujours dans le même esprit, pour unir ces formes ambivalentes par des relations intimes qui soient en même temps des répulsions et des dissonances, il invente de les opposer dans l'indissoluble unité de la haine, de l'érotisme et du conflit. (2) »
Érotisme et conflit traversent le monde de Masson, sous la plume de Sartre, comme celui de Wols et de Rebeyrolle un peu plus tard. A lire la suite, on sera saisi par la sexualité généralisée que Sartre souligne, mais qui n'est que la révélation d'une structure d'antagonisme plus vaste :
« Quand il dessine Deux arbres, en 1943, ce n'est pas assez que ces arbres soient homme et femme à demi : encore faut-il qu'ils fassent l'amour ; et dans Le Viol, en 1939, les deux personnages se fondent l'un à l'autre dans l'unité béante et douloureuse d'une même blessure, d'un même sexe. Ainsi naissent les sujets : viols meurtres, combats singuliers, éventrements, chasse à l'homme ». (3)
Notons la poétisation de la blessure comme sexe, fréquente chez les surréalistes, n'est que le creuset où se lit toute notre sensibilité faite d'opposition et de clivages, entre le masculin et le féminin, la vie et la mort, l'humain et l'inhumain. L’anti-humanisme de Sartre, à travers ce devoir de monstruosité, se lit à livre ouvert »
1. Jean-Paul Sartre, “Masson”, Situations IV, pp. 400-401.
2. Ibid, p. 401.
3. Ibidem.
© Michel Sicard www.michel-sicard.fr
http://michel-sicard.fr/textes/sartre/sartre-esthetique.pdf
Il y a plus. La tentative d'une expression de l'inconscient par le truchement du dessin, à l'origine du surréalisme, tendait au document psychiatrique, sans souci esthétique. A tel point qu'il n'était pas nécessaire de savoir, paraît-il, dessiner et encore moins de savoir peindre. Vers 1930, un tournant, comme on le sait : il fut souhaitable de renouer avec l'académisme. Est-il nécessaire de dire que ce ne fut jamais mon penchant (du moins, je l'espère). Au contraire, je crois bien que, pour la capture qui nous occupe, ce n'est pas la maladresse enfantine ou le graphisme idiot du désœuvrement que j'envierai ; et encore moins des minuties d'épileur morose, mais la libre virtuosité d'un Goya ou la longue expérience d'un Hokusaï. […] »
André Masson, Vingt-deux dessins sur le thème du désir, éd. Fourbis, 1992, pp. 10-11.
André Masson “Vignes et vergers faits d’une multitude d’hommes et de femmes entrelacés”, 1947.
André Masson, introduction de Jean-Paul Sartre, Vingt-deux dessins sur le thème du désir, Fernand Mourlot, Paris, 1961.
« Les Vingt-Deux Dessins, par la vitesse et la maîtrise de leur exécution, représentent l'épanouissement suprême du graphisme tel qu'André Masson l'a développé à travers les dessins automatiques et les figures mythologiques. La vitesse est la preuve de l'automatisme : Masson n'aurait pu autrement couvrir vingt grandes feuilles (50 x 65 cm) en une journée ; quant à la maîtrise, elle saute aux yeux tant par l'organisation de l'espace que par la vivacité des figures, mais ce comble de réussite entraîne la contestation de tout le trajet qu'il accomplit : "Je m'aperçus tout à coup, que longtemps j'avais emprunté les manières du dessin pour les introduire avec excès dans mes tableaux, afin d'exprimer les formes en devenir. Et voilà que mes réflexions me mettaient en face de cette vérité impitoyable : la ligne, même juxtaposée à des taches colorées et fuyantes, limite l'action. Ces lignes, en somme, ce n'étaient que des squelettes de mouvement... » (“Métamorphose de l'artiste”, chapitre II, pp. 53 et 54)." (Bernard Noël, André Masson, Gallimard, 1993, p. 124.)
« Cette réflexion sur l'altérité va au-delà des monstres, étudiés dans l'article sur Masson, qui servaient d'intermédiaires à cette théorie des fluidités, des flux et des tourbillons qui travaille Sartre à cette époque et s'ouvre vers les arts de l'expressionnisme abstrait, de l'abstraction lyrique et du tachisme, pouvant lire ainsi, dans les Vingt-deux dessins sur le thème du désir, « l’annonciation encore incertaine d’une autre manière ». A propos du vertige transformationnel de circulations et d'apparences, Sartre écrivait : « Masson est amené par là à retracer toute une mythologie des métamorphoses : il fait passer le règne minéral, le règne végétal et le règne animal dans le règne humain ». (1) Cette pénétrabilité des formes et des règnes est faite pour témoigner d'une sorte de conflit dans les matériaux qui ne quittera plus Sartre et qui sera l'un de ses thèmes majeurs dans l'art, jusqu'au dernier texte « Coexistences », sur Rebeyrolle, en 1970. De Masson, il entrevoit, sous-jacente, une sexualité perverse, qui le rapprochait, dans cet immédiat après-guerre, de Bataille :
« Et toujours dans le même esprit, pour unir ces formes ambivalentes par des relations intimes qui soient en même temps des répulsions et des dissonances, il invente de les opposer dans l'indissoluble unité de la haine, de l'érotisme et du conflit. (2) »
Érotisme et conflit traversent le monde de Masson, sous la plume de Sartre, comme celui de Wols et de Rebeyrolle un peu plus tard. A lire la suite, on sera saisi par la sexualité généralisée que Sartre souligne, mais qui n'est que la révélation d'une structure d'antagonisme plus vaste :
« Quand il dessine Deux arbres, en 1943, ce n'est pas assez que ces arbres soient homme et femme à demi : encore faut-il qu'ils fassent l'amour ; et dans Le Viol, en 1939, les deux personnages se fondent l'un à l'autre dans l'unité béante et douloureuse d'une même blessure, d'un même sexe. Ainsi naissent les sujets : viols meurtres, combats singuliers, éventrements, chasse à l'homme ». (3)
Notons la poétisation de la blessure comme sexe, fréquente chez les surréalistes, n'est que le creuset où se lit toute notre sensibilité faite d'opposition et de clivages, entre le masculin et le féminin, la vie et la mort, l'humain et l'inhumain. L’anti-humanisme de Sartre, à travers ce devoir de monstruosité, se lit à livre ouvert »
1. Jean-Paul Sartre, “Masson”, Situations IV, pp. 400-401.
2. Ibid, p. 401.
3. Ibidem.
© Michel Sicard www.michel-sicard.fr
http://michel-sicard.fr/textes/sartre/sartre-esthetique.pdf
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