lundi 7 novembre 2011

Michel Guérin, Philosophie du geste



Michel Guérin, Philosophie du geste
« Cette édition augmentée de Philosophie du geste, ouvrage paru en 1995, reprend le texte d’origine et en conserve le titre, tout en y incluant également un essai récent intitulé “Le Geste de penser”.
Si “Le Geste de penser” peut passer à bon droit pour la suite – l’extension – de Philosophie du geste, c’est aussi qu’il réalise cette augmentation à travers la modalité singulière d’un renversement de perspective.
Qu’il enclenche une action ou exprime une émotion, le geste ne sépare pas la signification du comportement. S’il a peu retenu l’attention des philosophes, c’est peut-être en raison de la gageure de le saisir dans son prime élan : il est amorce. Les quatre gestes ici considérés comme fondateurs de pans entiers de la culture humaine, faire, donner, écrire, danser se situent au commencement de la technique, des échanges socio-économiques, des pouvoirs de la représentation, de ce bonheur d’exister corps, enfin, que les arts commentent à l’envi. Le geste, ainsi, balaie un large prisme qui va de l’utilité (voire de la nécessité) à la gratuité. Mais que les hommes inaugurent ou maintiennent ce qu’ils ont vu faire, c’est par un geste : inchoatif ou fréquentatif, il est par un aspect initiation et par l’autre imitation.
La présente édition (augmentée) renverse et prolonge la quadrature du geste par un geste de penser, qui fait apparaître qu’une discipline qui fait sens est toujours incarnée, c’est-à-dire enseignée. À l’heure où le corps idole est l’objet de tous les soins, tandis que l’univers en expansion des technologies promet la relégation de la main, méditer au sujet du geste est en somme découvrir le corps comme l’interrogation même. »
Michel Guérin a publié de nombreux essais critiques et des ouvrages de philosophie. La première édition de Philosophie du geste (Actes Sud, 1995) a figuré dans l’ultime sélection du prix Médicis essai. Derniers ouvrages parus : Le Fardeau du monde (Encre marine 2011), La Peinture effarée, Rembrandt et l’autoportrait (La Transparence, 2011).

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