Séminaires. Timothy Ingold
Directeur du département d’Anthropologie, Aberdeen University
Timothy Ingold donnera deux séries de séminaires, les 14 et 15 avril puis 5 et 6 mai 2010.
Il présentera ses recherches en cours dans la suite des résultats exposés dans : Lines.
Lines a été diffusé par les éditions Routledge. Une seconde édition paraîtra en 2011
IEA- Paris – Maison Suger (16-18 rue Suger 75005)
Programme : Anthropologie d’hier à aujourd’hui
Ces conférences ont été développées dans une série d’articles récents, qui tous, concernent la créativité, l’émergence, dans ses lieux, ses, détails et ses variétés. C’est par ce biais qu’il introduit à une anthropologie du monde contemporain.
Tim Ingold a travaillé avec deux populations du nord de la Finlande.
Outre ses expériences de terrain, il a publié plusieurs livres théoriques, dont :
L’appropriation de la nature,
Qu’est-ce qu’un animal ? et plusieurs volumes collectifs, dont une
Encyclopédie de l’anthropologie.
Son livre, Lines, propose une anthropologie de la ligne, traversant la notation musicale et le ductus des manuscrits, les tracés géographiques et les dessins d’architecture.
Ici l’anthropologie de terrain entre en continuité avec l’anthropologie du monde contemporain, où les usages de la ligne, tracée ou architecturée, sont la matière de nouveaux réseaux de communication, réactivés par l’expérience corporelle du déplacement.
Les séminaires auront lieu, à la Maison Suger, 16-18 rue Suger 75005, les :
14 avril
- de 11 à 13 heures, exposé, et débat. Répondant : Jean Attali, philosophe et architecte de l'Ecole des beaux arts.
15 avril
- de 10 à 13 heures, exposé et débat. Répondants : Jean-Philippe Antoine, peintre et professeur à Paris VIII, auteur en particulier d'un livre sur Joseph Beuys, à paraître tout prochainement.
5 mai (le programme sera publié ultérieurement)
6 mai de 10 à 13 heures, un colloque-débat sera organisé à partir de l’exposition du Musée Quai Branly : “La fabrique des images”
Avec la participation, entre autres (la liste sera complétée ultérieurement) de : Carlo Severi, Denis Vidal, Anne Christine Taylor, Claude Imbert. Philippe Descola (Collège de France), commissaire de l’exposition, répondra aux questions.
« Il y a dans
Lines, le dernier ouvrage de Tim Ingold, quelque chose de Jack Goody lorsque celui-ci, dans la
Logique de l’écriture, privilégiait ce « type d’enquête [qui] consiste à prendre un motif (ou même un thème) particulier et à suivre les détours de son parcours dans le temps et l’espace ».
(Jack Goody, La Logique de l’écriture. Aux origines des sociétés humaines, Paris, Armand Colin, 1986, p. 8.)
1. Convoquant aussi bien l’anthropologie que l’archéologie, l’art et l’architecture, Tim Ingold endosse cette même posture, à la fois érudite et provocatrice, pour engager un corps à corps intellectuel avec
un “objet” aux contours incertains : les lignes.
2. Véritable tour de force, ce petit livre, dense et richement illustré, se donne pour mission d’ouvrir comme nouvel espace de connaissance anthropologique l’ensemble des lignes dont sont faits les individus et les choses. De celles-ci, il importe surtout de comprendre ce qui se produit lorsque, chemin faisant, elles sont réalisées sur différentes surfaces par des gestes spécifiques. Ainsi, lorsque l’auteur propose
une taxonomie des lignes – reposant sur la distinction ouverte
entre filaments (
threads, lignes qui sont leur propre support)
et traces –, c’est sur une grille de lecture praxéologique des rapports à l’espace qu’il prend appui. »
Olivier Wathelet
http://lhomme.revues.org/index21283.htmlTim Ingold,
Lines: a brief history, Routledge: London, 2007.
“The book begins with a pleasingly archaeological approach – the construction of a typology or taxonomy. Lines are described as being composed of one of a series of forms:
threads; traces; cuts, cracks and creases;
imaginary lines (those of geometry, or lines of force in engineering),
and ‘lines that don't fit'! In creating this taxonomy Ingold acknowledges that it cannot be exhaustive, and in fact much of the rest of the book hinges on the relationship between traces (lines upon a surface) and threads (lines in a medium). By limiting himself in this way Ingold is able to put these classes of lines to work in a multitude of contexts. Thus, we discover in chapter's 1 and 5 that speech, song and music are inter-related species of line made material in the traces of musical notation and writing; while in chapter 3 we discover that movement through landscapes, and stopping in place are forms of threading our individual biographies with the landscape. The theme of threading biographies is continued in chapter 4 where Ingold discusses the linearity inherent to that classic anthropological framework, the kinship diagram. In this way then the subject of lines draws together a series of important themes in Ingolds work: the relationship between speech and song; temporality and the construction of genealogies; landscape, movement and perception; weaving as a metaphor for making. A quick glance at his collected essays ‘The Perception of the environment' (Routledge, 2000) will indicate that all these topics are covered. The line lay in the background in this earlier work, here it comes to the fore and traces (or threads?) a path between these differing topics.”
Dr Andrew Jones. Archaeology, School of Humanities, University of Southampton.
Ingold, T. 2000 "The Perception of the Environment" Routledge: London.